La dernière édition de l'étude Born Social, de l'agence Heaven, montre un recul dans l'utilisation des réseaux sociaux par les moins de 13 ans, une première.
« Les moins de 13 ans sont aujourd'hui 71% (contre 86% en 2022) à utiliser régulièrement au moins une application sociale. » C’est l’un des principaux constats de l’étude Born Social, présentée le 5 octobre par l’agence Heaven, en partenariat avec l’association Génération numérique.
Si les réseaux sociaux leurs sont normalement interdits, les jeunes adolescents y sont souvent présents et actifs. Selon une enquête de la Cnil de 2021, la première inscription sur un réseau social interviendrait en moyenne vers l'âge de 8 ans et demi, et plus de la moitié des enfants de 10 à 14 ans seraient présents sur ces plateformes.
Selon l'étude Born Social, réalisée en septembre auprès de 200 enfants interrogés par le cabinet IDM Families, et un panel de 10 000 enfants via l'association Génération numérique, ces derniers reçoivent le plus souvent leur premier smartphone à 11 ans, et le taux d'équipement atteint 83% à 12 ans.
« L'usage de la grande majorité des plateformes est en décroissance » par rapport à l’année dernière, note cette édition 2023. Hormis YouTube, dont l’utilisation reste stable auprès de cette audience, WhatsApp, Snapchat, TikTok et Instagram (les cinq applications qu’ils utilisent le plus) fléchissent en termes d’utilisation régulière.
Vigilance accrue du contrôle parental
Les jeunes adolescents seraient-ils moins accros aux réseaux sociaux ou leurs parents ont-ils renforcé leur vigilance ? L’étude relève également que le temps quotidien passé en moyenne par les répondants sur leur téléphone recule de 14 minutes cette année, à 1 heure et 49 minutes. Dans le même temps, le taux d’enfants ayant envie de passer plus de temps sur le téléphone augmente sensiblement (+14 points). La vigilance accrue du contrôle parental pourrait donc être l'un des principaux effets de ces évolutions.
Du côté des plateformes, celles-ci interdisent depuis longtemps l'inscription des moins de 13 ans, pour lesquels elles n'ont pas le droit de collecter des données personnelles, et suspendent depuis peu les comptes des utilisateurs ayant menti sur leur âge.
La prochaine édition de ce baromètre permettra de déterminer s'il s'agit d'une tendance ou d'un effet saisonnier, alors que le cyberharcèlement est de plus en plus évoqué dans l'actualité et que le Parlement a voté cette année une loi imposant aux réseaux sociaux de refuser l'accès à leurs services aux moins de 15 ans, sauf avec l'accord d'un des parents.