Le groupe audiovisuel public a présenté le 11 juillet sa grille et ses ambitions pour la saison 2023-2024, qui mènera notamment vers les Jeux Olympiques. L’occasion aussi de réaffirmer ses missions et sa vision de son rôle de service public.  

La différence du service public ? L’information. C’est l’un des - nombreux - messages portés par France Télévisions lors de sa conférence de presse de rentrée, organisée le 11 juillet à La Villette. Plus qu’une conférence programmes, l’occasion de dérouler une vision stratégique, devant un parterre composé, en plus des journalistes spécialisés, des stars de ses antennes. Quelques jours après TF1, M6 et Canal+, le groupe a ainsi dévoilé ses priorités pour la saison 2023-2024, autour de l’information, du documentaire, de la jeunesse, des territoires, et aussi autour des Jeux Olympiques, dont il sera le diffuseur officiel l’été prochain. Une feuille de route conçue alors que le contrat d’objectifs et de moyens (COM), qui fixe l’enveloppe budgétaire disponible, demeure en discussion aujourd’hui.

« Plus que jamais l’info sera au service de tous les Français avec quatre priorités : la jeunesse, l’urgence climatique, la proximité et un rôle citoyen », a expliqué, au fil de son intervention, Alexandre Kara, directeur de l’information. Le groupe va lancer un JT dédié aux 12-18 ans sur YouTube, Snapchat et autres plateformes ainsi que sur la chaîne Franceinfo. Pour lutter contre la désinformation, il promet un nouveau magazine d’investigation sur la manipulation de l’information, avec les équipes de Complément d’enquête. A venir aussi, une émission interactive sur Franceinfo pour un dialogue en temps réel avec les citoyens. Par ailleurs, la proximité sera notamment portée par France 3 dont les JT locaux, 48 éditions régionales au total, remplaçant les éditions nationales, démarreront le 4 septembre. Un projet qui fait beaucoup grincer des dents en interne mais suite auquel le groupe assure avoir proposé un reclassement à tous les salariés concernés et poursuivre le dialogue social.

Des investissements triplés pour la jeunesse

En matière d’information, un genre, entre autres, dominera : le documentaire (Histoire, débats de société…). « Nous souhaitons faire de France TV la première plateforme de docs de France », a affirmé Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes, fixant à France 2 l’objectif d’une soirée documentaire par semaine en prime time, et un renforcement de l’offre dans son ensemble. Par exemple, France Grand Format proposera une grande soirée thématique sur un thème quotidien (école, santé, police…).

Pour séduire la jeunesse, France Télévisions, va mettre les moyens. Le groupe va tripler ses investissements dans les contenus pour les moins de trente ans. « La décennie qui vient doit être celle de l’éducation aux médias », a précisé Delphine Ernotte Cunci, PDG de France Télévisions [en photo, en mai 2023]. La plateforme Lumni en deviendra le fer de lance. Mais surtout, le groupe pourrait fondre l’ensemble de ses marques (France 2, France 3…) sur le numérique, en une marque unique. Une réflexion est en cours. Une ambition aussi de « simplification » dans un monde hyperconcurrentiel. Reste que « Paris 2024 sera la première étape de cette reconquête, une rampe de lancement pour connecter ou reconnecter la jeunesse avec leur télévision publique », a ajouté la présidente.

Sur le sport, justement. France Télévisions, qui a présenté il y a quelques semaines le détail de sa future émission dédiée aux Jeux Olympiques, Aux Jeux citoyens !, à l’antenne dès cet été, renforcera son offre thématique. Le nageur de l’extrême Théo Curin, présent dans l’émission dédiée aux JO, arrive dans un programme baptisé T’es au top et sera à la tête d’un prime time sur la vie des aidants. Sont annoncés également un talk-show en direct tous les soirs des Jeux avec Léa Salamé et Michel Drucker ou encore un jeu d’aventures baptisé L’Anneau.

L’année dernière, France Télévisions avait lancé un programme vraiment différenciant avec Les rencontres du Papotin. « Cette année, ce sera le retour de l’humour sur France Télévisions et France 2 », assure Stéphane Sitbon-Gomez. En bande organisée rassemblera Philippe Caverivière et Alex Vizorek, qui font actuellement plutôt le bonheur de la radio.