L’actualité du week-end a été marquée par de nouvelles nuits de violences urbaines, diffusées en boucle sur les chaînes info. Côté réseaux sociaux, c’est sur Twitter que les messages et les vidéos ont le plus tourné, atteignant des chiffres records.
14,2 millions. C’est le volume de messages liés aux récents événements français publiés sur le réseau social Twitter depuis le début des émeutes le 27 juin, soit trois fois plus de messages qu’en novembre 2018 pour le mouvement des Gilets jaunes, selon les données de Visibrain, spécialiste de l’écoute des réseaux sociaux.
Alors que les funérailles de Nahel M., tué par un policier mardi 27 juin, se sont déroulées discrètement samedi 1er juillet à Nanterre, en présence de milliers de personnes, loin des regards des médias, le week-end a été marqué par une quatrième et une cinquième nuits consécutives de violences et d’émeutes en France, se propageant dans différentes villes, notamment en Île-de-France, à Marseille et à Lyon.
Dès le départ, les réseaux sociaux ont joué un rôle dans cette affaire, puisque c’est grâce à une vidéo diffusée sur Twitter après la mort de l’adolescent de 17 ans, victime d’un tir policier à Nanterre, que le public et les médias ont été informés. Un schéma désormais traditionnel : le partage de photos et de vidéos sur les réseaux sociaux joue un rôle essentiel dans les affaires de violences policières.
« Mimétisme de la violence »
L’impact de ces contenus est d’ailleurs crucial dans ce type d'affaires, car ils peuvent remettre en question la version officielle des événements. Le 27 juin, c’est une utilisatrice de Twitter, nommée Ohana, qui se présente comme « assistante formation », qui a publié sur Twitter, à 10h26, une vidéo explicitant la situation qui s’est déroulée devant les yeux de son apprentie à Nanterre. Dans cette vidéo, on voit un policier ouvrir le feu sur le conducteur d’une voiture jaune lorsque celui-ci redémarre. Des images qui contredisent immédiatement la version qui circule sur la plateforme interne de la police appelée Pégase, selon laquelle l’adolescent de 17 ans aurait « tenté de fuir en fonçant sur le policier ».
Parallèlement, les réseaux sociaux sont pointés du doigt par les autorités, mais aussi par la population. Meta, Snapchat, Twitter et TikTok ont été convoqués par le gouvernement, celui-ci craignant un « mimétisme de la violence » nourri par la diffusion de vidéos sur les plateformes. L’exécutif demande aux réseaux sociaux « d’organiser le retrait des contenus les plus sensibles ». Dès vendredi 30 juin, Emmanuel Macron a déclaré attendre un « esprit de responsabilité » des grandes plateformes et a convoqué une réunion entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, celui du Numérique Jean-Noël Barrot et les plateformes numériques.