Frédéric Simottel, rédacteur en chef à BFM Business et animateur de Tech & Co, revient sur les grandes actualités de la semaine.

L'interview d'Elon Musk sur France 2 qui assure que Twitter « respectera la loi » européenne destinée à lutter contre la désinformation et la haine en ligne.

Trente minutes d’interview sur la première chaîne publique française à une heure de grande écoute, qui dit mieux ? Même les plus grands chefs d’États n’ont pas ce privilège. Elon Musk l’a parfaitement assimilé et joue la carte de la transparence. Non, il n’est pas le « diable » et saura se conformer aux règles européennes. Il a surtout compris que le marché européen pourrait se fermer à Twitter et qu’il lui fallait rassurer les marques - et leurs budgets publicitaires - qui l’ont reçu avec faste lors de son escapade parisienne. 

Le groupe français Criteo qui se voit infliger une amende de 40 millions d’euros par la Cnil. 

Les enquêteurs de la Cnil sont pugnaces. La plainte contre Criteo et son activité de reciblage publicitaire ou retargeting date de 2008 tandis que l’enquête a été ouverte en 2020 ! La cause porte sur de multiples manquements au RGPD et l’amende dont écope Criteo serait même un peu indulgente - on parlait à un moment de 60 millions d’euros. Pour la Cnil, le calcul est simple. Le fait de traiter les données de personnes sans preuve de leur consentement valable a permis par ricochet à Criteo d’augmenter ses revenus en tant qu’intermédiaire publicitaire. L’ad tech française aurait pu rétorquer qu’il lui était compliqué d’être en mesure d’identifier les individus eux-mêmes. Las, la Cnil estime que le mal est fait. Pour rappel, Google a écopé d’une amende de 100 millions d'euros en 2020 pour des faits comparables. 

En un an, plus de 100 000 comptes ChatGPT piratés par des logiciels malveillants. 

Une fois encore, un problème de formation, de sensibilisation et d‘encadrement est à l’origine de ces fuites. Il est quasiment impossible d’empêcher l’accès aux nouvelles technologies et cela est d’autant plus vrai avec des innovations spectaculaires et séduisantes comme ChatGPT. Dans le cercle amical, familial et professionnel, il faut encore et toujours rappeler les règles de prudence lorsque l’on se « promène » en ligne. 

Avec 150 000 visiteurs en 2023, VivaTech qui devient le premier événement mondial dédié à l’innovation et aux start-up, devant le CES de Las Vegas. 

Formidable réussite que ce rendez-vous VivaTech porté par Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis. Pour cette septième édition, l’organisateur a fait fort en recevant Elon Musk, réussissant avec Bernard Arnault à faire se rencontrer les deux hommes les plus riches au monde. Attention toutefois à la comparaison trompeuse avec Las Vegas. Les deux rivalisent en nombre de visiteurs mais VivaTech joue une partition différente, ouverte au grand public, quand le CES reste avant tout B to B. VivaTech s’avère aussi très franco-français, là où le CES réunit un public plus cosmopolite ainsi que 5 000 journalistes internationaux avec des centaines de couvertures TV et des milliers d’articles en ligne. L’autre différence se situe sur le contenu avec un rendez-vous porté par des grandes entreprises qui entraînent dans leurs sillages des centaines de start-up, là où Las Vegas est principalement la vitrine de milliers de produits et services tech.    

Une IA pour commenter les temps forts des matchs sur le site et l'application mobile du tournoi de Wimbledon. 

Le but n’est pas de supprimer des postes de journalistes et de commentateurs sportifs. Au contraire, ces derniers pourront se concentrer sur les rencontres à enjeux, ce qui sera aussi parfois l’occasion de travailler davantage le fond éditorial. Quant aux passionnés, ils pourront retrouver les temps forts de leurs joueurs ou joueuses préférés qui ne sont pas forcément diffusés sur les grands médias. Il s’agit d’un nouvel exemple frappant des effets secondaires de cette IA générative. On observe une accélération jamais vue, en termes d’innovation, des métiers qui n’imaginaient pas se faire challenger, et des acteurs de la tech - ici IBM - se repositionnant aux avant-postes.

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