Développement

Née en 2021, portée par Geoffrey La Rocca (ex-Teads) et récente acquéreuse du Gorafi, la société DC Company entend construire un nouveau modèle économique pour les médias.

Construire un média rentable sans transiger sur la qualité. Un équilibre qui n’a rien d’évident à trouver. Lui a décidé d’expérimenter sa propre formule. Geoffrey La Rocca, ancien directeur général de Teads, pilote aujourd’hui DC Company, société lancée en mai 2021 qui entend se développer sur ce marché, en tant que « build-up tech médias ». Traduction ? « Nous souhaitons rassembler une équipe d’entrepreneurs, de créateurs de contenus, de journalistes, pour continuer à créer des modèles économiques solides pour les médias », explique le patron, à la tête d’une dizaine de collaborateurs. « Le modèle traditionnel est basé sur l’abonnement et la publicité. Il faut désormais aller chercher d’autres business models », ajoute-t-il.

Club d'entrepreneurs

 Le fondateur et CEO entend pour cela s’appuyer sur différents acquis, comme un club d’entrepreneurs et dirigeants pouvant apporter leur expertise à ces médias, mais aussi une filiale dédiée aux marques et aux contenus ou une autre, à la tech. Trois exemples illustrent cette vision. L’entreprise a d'abord pris en 2021 une participation minoritaire dans I/O Media, qui possède Têtu et Opéra Magazine. Fin 2021, elle a ensuite fait l'acquisition du média satirique Le Gorafi. Ce site et compte parodique créé en 2012, est aussi une marque forte qui rassemble près de 3 millions d’abonnés en cumulé sur les réseaux sociaux. Avec une équipe d’auteurs, pas de cartes de presse.

Abonnement libre

 « Le Gorafi misait sur la publicité programmatique. La pub aura toujours sa place mais nous allons développer le brand content, monter une boutique en ligne, on va même vendre des NFT en proposant de devenir propriétaire d’un article du Gorafi », développe Geoffrey La Rocca, qui souhaite aussi faire monter la marque en puissance sur les réseaux sociaux en organisant une présence sur Twitch et TikTok après Facebook, Instagram et Twitter. Il pourrait également mettre en place un « paywall ouvert », où chaque lecteur paie le montant de son choix.

Le magazine Têtu n’a pas attendu DC Company pour innover, via par exemple la création d’un think tank sur les sujets de diversité et inclusion. Il entend accompagner les entreprises dans leurs stratégies ou proposer une activité d’agence, produisant des campagnes. Le titre repose sur un modèle d’abonnement atypique, basé sur une contribution libre et sans engagement. « En moyenne, les abonnés mettent 8 euros par mois. Ce qui fait 96 euros de revenu par abonné pour un an », contre une vingtaine d’euros pour le magazine, expose l’entrepreneur. « Nous partageons avec Geoffrey la même idée : développer des écosystèmes autour de marques fortes », précise-t-il. Pour Opéra Magazine, c’est tout l’écosystème digital (newsletter, site, réseaux sociaux…) qui se met en place.

Autant de bonnes pratiques dont DC Company souhaite s’inspirer. Trois autres acquisitions de marques médias « affinitaires, communautaires » sont projetées d’ici à fin 2022. Dans les inspirations figurent Webedia, Reworld Media ou le Washington Post, qui propose un outil de publication de contenus. Et DC Company n’exclut pas de développer des outils tech pour les éditeurs.

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