Le premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes revient sur les grandes actualités de la semaine.
La mobilisation contre la réforme des retraites qui s’est amplifiée samedi 11 février.
Ont défilé des personnes qui n’avaient pas l’habitude de manifester : des étudiants, des professeurs, des salariés et des journalistes. Dans les rédactions, on frôle le taylorisme tant les cadences sont infernales. Même si ce n’est pas toujours un métier rude physiquement, il y a une pénibilité intellectuelle. Dans la presse, passé 55 ans, on est rarement embauché et on se retrouve plutôt sur la touche alors qu’il faudrait un accompagnement des jeunes par les seniors sous forme de mentorat. Être formé en école de journalisme, c’est bien, mais la pratique est essentielle à transmettre dans ce métier. D’ailleurs, les éditeurs sont contre la réforme des retraites. Enfin, les études prouvent qu’à partir de 60-62 ans, on commence à avoir des pépins de santé. Si cette réforme est adoptée, le budget de la sécurité sociale va en être impacté via les arrêts de travail.
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La mise en demeure de C8 de respecter ses obligations en matière d’honnêteté et d’indépendance de l’information, assortie d’une amende de 3,5 millions d’euros décidée par l’Arcom à la suite des dérapages de Cyril Hanouna envers le député Louis Boyard.
L’Arcom prend enfin sa place et prend les mesures nécessaires. La télé ne doit être ni Twitter, ni le bistrot du commerce. Sur une heure de grande écoute, on ne peut pas laisser un animateur, qui n’est donc pas journaliste, dire n’importe quoi sans contradictoire, qui plus est. Louis Boyard était peut-être un ancien chroniqueur mais on ne s’en prend pas ainsi à un élu de la République. Des contrats lient l’Arcom avec C8 et CNews : l'autorité leur octroie des fréquences mais les chaînes ont des contreparties et des engagements.
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L’appel à la privatisation de l’audiovisuel public lancé par Cyril Hanouna sur C8 et jugé « inadmissible » par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak sur France Inter, et la réaction du groupe Canal+ « choqué » de cette prise de position.
La ministre est en droit de dresser ce constat. Les propos de Cyril Hanouna étaient populistes. A-t-il rappelé ce que l’audiovisuel public apporte au débat démocratique et aux citoyens en termes de rigueur de l’information et en matière de déontologie ? Ces propos ne respectaient pas le travail de l’audiovisuel public au sein duquel les rédactions font preuve de liberté, critiquant les gouvernements, quels qu’ils soient. Je ne suis pas sûr que C8 et CNews apportent le contradictoire et nourrissent le débat démocratique. Les politiques s’en prennent tellement aux journalistes qu’on voit poindre une forme de grand remplacement avec des animateurs à la tête de programmes émissions vaguement informatifs mais avant tout polémistes et en mal de buzz.
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Le projet acté par Delphine Ernotte et Sibyle Veil de coopérations entre France 3, France Bleu et Franceinfo.
Nous sommes opposés à ce projet de fusion et de mutualisation des locaux, qui est la première étape vers une mutualisation des rédactions. Elle aboutira à un recul du nombre de journalistes, qui ne cesse de diminuer en France. Il faut des journalistes sur le terrain pour couvrir l’actualité des terroirs, éviter les déserts médiatiques et donner une information claire, objective et honnête.
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La contre-attaque de Google sur le front de l’IA avec Bard pour répondre à ChatGPT.
Jusqu’à maintenant, on avait des informations qui, provenant de la télé, de la radio ou de la presse écrite, étaient relayées sur internet et accessibles par Google. Mais l’intelligence artificielle ne sait pas produire d’articles avec l’œil et l’angle d’un journaliste qui va sur le terrain, vérifie et cite ses sources. Les gens risquent de prendre pour de l’information ces textes créés par l’AI alors qu’ils sont partiaux ou partiels. ChatGPT n’est pas une agence de presse.
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