TELEVISION

Les Golden Globes ont fait leur grand retour à la télévision ce 10 janvier et ont notamment acclamé le réalisateur Steven Spielberg, bien présent dans la salle aux côtés de nombreux poids lourds d'Hollywood, malgré les scandales qui ont terni l'image de ces récompenses.

Steven Spielberg a reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur pour son très intime « The Fabelmans », qui a également remporté le prix du meilleur film dramatique.

Il a partagé la vedette avec la tragicomédie irlandaise « Les Banshees d'Inisherin ». Le film, qui raconte la fin abrupte d'une amitié sur une île imaginaire dans les années 1920, a raflé trois Golden Globes, dont celui de meilleure comédie et meilleur acteur pour Colin Farrell.

Largement inspiré de l'enfance de Steven Spielberg, « The Fabelmans » met en scène un jeune juif américain qui rêve de faire des films dans les années 1960, pendant que ses parents voient leur couple se défaire inexorablement.

Quête de rédemption

Boudés par le gratin et privés de télévision l'an dernier, les Golden Globes ont tenté de tourner la page des accusations de racisme, de sexisme et de corruption visant l'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui forme leur jury et qui ne comptait aucun membre noir en 2021.

Après une cérémonie sans retransmission télévisée en 2022, la chaîne américaine NBC a accepté cette année de reprendre la diffusion à la suite d'une série de réformes pour améliorer la diversité de la HFPA.

Absents de marque

Autant que les prix, l'attention était donc focalisée sur la présence ou non des stars invitées, pour jauger si Hollywood est prêt à accorder un retour en grâce aux Golden Globes.

De nombreux poids lourds ont répondu présent. Les réalisateurs James Cameron, nominé pour le second volet d'« Avatar », et Guillermo del Toro, qui a remporté le prix du meilleur film d'animation pour son « Pinocchio », ont ainsi foulé le tapis rouge. Tout comme l'acteur Brad Pitt ou la chanteuse Rihanna.

Mais la soirée a également compté des absents de marque. Sacrée meilleure actrice dans un film dramatique pour son rôle de cheffe d'orchestre impitoyable dans « Tar », Cate Blanchett n'était pas présente pour recevoir son prix.

D'autres gagnants comme Kevin Costner (« Yellowstone »), Zendaya (« Euphoria ») et Amanda Seyfried (« The Dropout ») étaient également absents. De même que Tom Cruise, producteur du blockbuster « Top Gun: Maverick », qui a renvoyé ses trois Golden Globes en 2021 en signe de protestation, ou l'acteur Brendan Fraser, nominé pour « The Whale ».

Austin Butler était en revanche ravi de monter sur scène pour accepter son rôle de meilleur acteur dans un film dramatique, après sa brillante incarnation de la légende du rock'n'roll Elvis Presley dans le biopic « Elvis ».

Côté comédies, outre Colin Farrell, Michelle Yeoh a elle été élue meilleure actrice pour son interprétation d'une propriétaire de laverie plongée dans des univers parallèles dans le surréaliste « Everything Everywhere All At Once ». Le film a également valu un prix de meilleur second rôle à l'acteur vietnamien Ke Huy Quan, qui y incarne son mari.

Présentateur taquin

Les Golden Globes n'ont pas échappé à quelques piques de la part de leur présentateur, l'humoriste américain Jerrod Carmichael. Il a d'entrée ironisé sur le manque de diversité qui s'est transformé en boulet pour la HFPA.

« Je vais vous dire pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que je suis noir », a-t-il lancé, en s'autodésignant comme « le visage noir d'une organisation blanche assiégée ».

Face aux scandales, la HFPA a notamment renouvelé le jury des Golden Globes, en incluant 103 nouveaux entrants - qui ne sont pas membres à part entière de l'association -, dont de nombreuses femmes et personnes issues de minorités ethniques.

Des réformes défendues par certains des invités.

« Je pense que nous devrions applaudir le fait qu'une organisation fasse des changements aussi radicaux », a ainsi déclaré James Cameron, le réalisateur d'« Avatar », à l'AFP.

Reste à savoir si cela sera suffisant pour que les Golden Globes retrouvent leur influence d'antan. Par le passé, un succès lors de cette cérémonie était un outil marketing précieux, capable de lancer une campagne victorieuse vers la récompense suprême des Oscars, prévus le 12 mars.

Mais leur pouvoir d'influence semble désormais durablement amoindri, selon la presse spécialisée. Cette année, les studios eux-mêmes, qui avaient l'habitude de noyer les vainqueurs sous le champagne, ont d'ailleurs pour la plupart renoncé à leurs somptueuses « after-parties ».

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