Dans un courrier adressé au siège européen de Twitter, l'autorité de régulation française rappelle à la plateforme ses « obligations » en matière de lutte contre la désinformation et les contenus haineux, exprimant sa « vive inquiétude » depuis son rachat par Elon Musk.
Roch-Olivier Maistre, le président de l'Arcom, régulateur français de l'audiovisuel et du numérique, rappelle que la firme à l'oiseau bleu a décidé début novembre de se séparer de la moitié des ses employés, « soit 3 700 personnes », et d'« environ 75 % » de ses prestataires, dans une lettre adressée au siège européen de Twitter à Dublin, lundi 21 novembre, que l'AFP a pu consulter.
Or, Twitter avait affirmé, dans un questionnaire publié par le CSA (prédécesseur de l'Arcom) l'an dernier, employer 1 867 personnes dédiées à « l'application de (ses) politiques et à la modération des contenus », soit « plus d'un tiers » de ses « effectifs mondiaux ».Dans ce contexte, l'Arcom s'interroge sur « la capacité de Twitter à maintenir un environnement sûr » pour ses utilisateurs, explique Roch-Olivier Maistre.
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Le réseau social, qui comptait 5,6 millions de visiteurs uniques par jour en France en septembre, selon Médiametrie, doit notamment « lutter contre la manipulation de l'information » en vertu d'une loi dédiée. Adoptée fin 2018, celle-ci prévoit que les géants du web mettent en place des dispositifs de signalement et rendent compte de leurs efforts à l'Arcom, qui peut leur adresser des recommandations.
Twitter est en outre « soumis à l'ensemble des obligations de moyens » pour lutter contre les contenus haineux, prévues par la loi pour la confiance dans l'économie numérique. S'il ne peut pas sanctionner la plateforme, le régulateur est chargé de veiller à la bonne application de ces obligations. L'Arcom demande ainsi au réseau social, d'ici au « 24 novembre au plus tard », de lui « confirmer » qu'il est « en mesure » d'y faire face et « de lui faire part de l'évolution à brève échéance des moyens humains et technologiques » qui y sont consacrés.
Le régulateur prévient vouloir « plus largement s'assurer » de l'implication de Twitter « dans la mise en œuvre » de la loi européenne sur les services numériques (DSA), autrement plus contraignante. Ce règlement historique, que Twitter devra appliquer vers l'été 2023, autorise la Commission européenne à infliger des amendes aux plateformes allant jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires mondial, voire une interdiction d'opérer dans l'UE en cas d'infractions graves répétées.
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