Jeudi 10 novembre, dans TPMP, les échanges ont dégénéré entre le présentateur Cyril Hanouna et son invité, le député LFI Louis Boyard. Une affaire qui a aujourd'hui des répercussions avec des menaces de poursuites en justice.
Deuxième round : après s'être écharpés jeudi 10 novembre dans l'émission Touche pas à mon poste sur C8, l'animateur Cyril Hanouna et le député LFI Louis Boyard ont poursuivi leurs hostilités à distance lundi 14 novembre, annonçant chacun de leur côté des poursuites en justice.
Dans une conférence de presse à l'Assemblée nationale, Louis Boyard a d'abord annoncé qu'il « déposerait une plainte » pour les insultes en direct de Cyril Hanouna. « Qu'on soit député ou non, un présentateur n'a pas à insulter quelqu'un en direct pour avoir critiqué le propriétaire de sa chaîne », Vincent Bolloré, a insisté le député Insoumis.
A son retour à l'antenne, le 14 novembre, Cyril Hanouna a indiqué à son tour qu'il poursuivrait en diffamation Louis Boyard. « Sachez que nous aussi, on va prendre des mesures. Et on va attaquer pour ce qu'il a pu dire, diffamation, et toute la diffamation qu'il a eu à notre égard », a déclaré l'animateur à la fin d'une émission entièrement consacrée à « l'affaire », où tous les chroniqueurs ont fait bloc derrière leur chef de file.
Lire aussi : Gérald-Brice Viret (Canal+) : « Cyril Hanouna a réussi une mue »
Le 10 novembre, les échanges en direct entre Cyril Hanouna et Louis Boyard, ancien chroniqueur de TPMP, avaient dégénéré quand le second avait accusé les « cinq personnes les plus riches » de France d'« appauvrir l'Afrique », en citant notamment Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, maison mère de C8.
« Toi t'es une merde » avait rétorqué l'animateur de l'émission à succès - avec 1,8 million de téléspectateurs en moyenne et des pics à plus de 2 millions - après avoir traité le député d'« abruti », de « bouffon » et de « tocard ».
Lire aussi : La chaîne C8 mise en demeure pour publicité clandestine
Sur son plateau le 14 novembre, Cyril Hanouna et ses chroniqueurs ne se sont pas privé d'attaquer à nouveau le jeune élu. Cyril Hanouna a « regretté les propos injurieux » qu'il a pu avoir, mais il a aussi indiqué que « sur la séquence », il « ne s'excusait pas du tout ». L'animateur a rappelé que Louis Boyard avait touché des cachets de C8 pour ses participations à son émission (6 784 euros, selon les chiffres donnés par Cyril Hanouna).
Par ailleurs, Vincent Bolloré n'est « pas mon patron », mais « un ami de 20 ans », a-t-il également souligné, pour justifier sa colère face à son ancien chroniqueur. « Un ami qui m'a toujours soutenu, qui était le seul à m'appeler quand j'avais 200 euros par mois et par semaine parfois (...) le seul qui prenait des nouvelles, le seul », a-t-il dit.
Venus sur le plateau, trois députés de la droite de l'hémicycle (Karl Olive de Renaissance, Pierre-Henri Dumont de LR, Julien Odoul du RN) et un ancien député PS soutien de la majorité présidentielle (Eduardo Rihan Cypel) ont critiqué les insultes de Cyril Hanouna, mais ont réservé leurs mots les plus durs pour Louis Boyard.
« Je pense Cyril que vous avez été catastrophique, notamment dans la forme », a dit Karl Olive, invitant l'animateur vedette à s'excuser « par rapport à l'ensemble des députés et à l'institution ». Mais « il a fait quoi dans sa vie Louis Boyard » a attaqué Pierre-Henri Dumont, brocardant la « stratégie du buzz permanent », tandis que Julien Odoul évoquait « la stratégie de la victimisation permanente ».
Lire aussi : [Tribune] « Marine Le Pen chez Cyril Hanouna : la babaïsation du débat politique », Kein Gompertz (Make)
Lundi 14 novembre, lors de sa conférence de presse, Louis Boyard a quant à lui de nouveau pointé du doigt Vincent Bolloré, « l'incarnation de la Françafrique » selon lui. « Il est essentiel que les médias conservent leur indépendance par rapport à ces milliardaires », a estimé le député LFI.
Louis Boyard a rappelé que son groupe a déposé une proposition de loi pour « mettre fin à la concentration dans les médias », en « limitant l'accès des actionnaires au capital des grands médias par le biais d'un droit d'agrément ». Il a aussi demandé à Cyril Hanouna d'« organiser un débat » dans son émission « au sujet des agissements de Bolloré en Afrique ».