Médias

Le groupe de presse breton Le Télégramme dont le premier titre a été créé il y a plus d’un siècle a fait de la diversification sa force, avec la Route du Rhum et le florissant Hellowork.

Dans le port de Saint-Malo, 138 bateaux amarrés. Les équipes vérifient les bastingages avant de prendre le large le dimanche 6 novembre, avant que le départ ne soit finalement repoussé au 9 novembre. Direction la Guadeloupe pour la mythique Route du Rhum. Les préparatifs se tiennent sous le regard du million d’amoureux de la mer venus durant une quinzaine de jours se promener sur les quais de la cité corsaire. La foule et les 700 journalistes accrédités déambulent dans le village de départ de 70 000 mètres carrés construit pour l’occasion. Y cohabitent, dans un esprit boîte de sardine, bars et stands de sponsors.

« La moitié du budget de la course, soit 5 millions d'euros, est financée par des sponsors privés », détaille Édouard Coudurier, le président du groupe Le Télégramme. Car la plus mythique transat en solitaire fait partie de la holding, via la filiale OC Sport Pen Duick, qui produit aussi La Solitaire du Figaro. Une affaire profitable de quelques millions d'euros, selon nos informations, avec notamment un ticket d’entrée pour les bateaux de 6 600 euros jusqu’à 80 000 euros pour les plus vastes, les Ultim. La course a un tel succès que Le Télégramme songe à en créer une nouvelle en 2025, au départ de Montréal et passant par l'Arctique, pour sensibiliser au dérèglement climatique. 

Lire aussi : Le Télégramme veut lancer une nouvelle course de voile autour du monde

Le groupe a un leitmotiv pour toutes ses branches : « On ne veut perdre d’argent dans aucune de nos activités, souligne Édouard Coudurier. Même sur le papier, nous sommes rentables. » La hausse du prix de la matière première coûte 3,5 millions d’euros supplémentaires en 2022 au groupe qui édite les 19 éditions du Télégramme sur 3 départements grâce à ses 210 journalistes. Fort d'un portefeuille à 90 % d’abonnés papier (150 000 exemplaires par portage et 7 000 par La Poste) et 17 000 abonnés purs numériques, Le Télégramme possède aussi deux magazines Bretagne Magazine et Le Mensuel de Rennes, deux chaînes locales Tébéo et TébéSud via Territoires TV. La part de l'activité média historique ne représente plus que la moitié du chiffre d’affaires du groupe qui sera de 200 millions d’euros en 2022. L’événementiel avec comme fer de lance La Route du Rhum représente 15 % du chiffre d’affaires. Le groupe breton fait affaire depuis vingt ans avec un autre Breton, producteur de concerts, de programmes musicaux et de festivals (Les Francofolies, Le Printemps de Bourges), Gérard Pont, cofondateur et dirigeant de la société Morgane avec Gérard Lacroix.

Mais l’activité la plus florissante est servicielle. Elle représente 35 % du business du groupe et atteindra bientôt les 40 % avec l’explosion de Hellowork, l’ancien Regionsjob qui propose des offres d’emploi. « La structure va se développer vers la formation, en développant sa technologie autour de l’emploi et des logiciels. Elle devrait doubler de taille d’ici à trois, quatre ans », ajoute Édouard Coudurier, qui fourmille de projets, de sa course à la voile au départ de Montréal à des activités d’outdoor d’été pour des stations de ski aux saisons écourtées faute de neige. « On est attentif à toutes les niches dans tous les domaines connexes à nos activités », conclut-il.

Lire aussi : HelloWork veut faire le job

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :