Un média lillois dédié aux Lillois : sur les réseaux sociaux, Lille Addict cumule 350 000 abonnés en partageant les bonnes adresses de la métropole. Le succès peut-il donner à ses créateurs des idées d’ailleurs ?
Une odeur de viande fumée se dégage du restaurant Lazy Suzy. Pour présenter cet établissement en plein cœur de Lille, Benjamin Clipet et Robin Mouton mettent leurs interlocuteurs à l’aise. Et ils savent y faire. « On veut toujours laisser un super souvenir aux gens qu’on rencontre », assure Robin. Avec Elie Tournefier, ils forment un trio qui a le goût des choses bien faites. Ils animent Lille Addict pour « transmettre la magie de Lille comme elle l’est vraiment ». Des comptes sur tous les réseaux sociaux et le succès maintenant avec 350 000 abonnés.
À l’origine du projet, Benjamin Clipet est amoureux de la ville, même s’il n’y est pas né. Le Dunkerquois est tombé sous le charme de la capitale des Flandres si bien qu’il a décidé d’y monter Lille Addict. « Pendant deux ans, j’ai frôlé le burn-out à plusieurs reprises à enchaîner les heures seul dans ma chambre », se souvient-il. Passionné de photographie, son concept initial était de partager les coulisses de ses shootings, un projet vite gelé car « ça n’intéressait personne ». Depuis, Benjamin s’est entouré. Avec Robin et Elie, mais aussi Hélène Pamart. « La femme de l’ombre, c’est la maman du groupe, celle qui gère tout », sourit Robin.
Si les premiers mois, la principale difficulté consistait à pénétrer les établissements - « Tu n’es personne et toutes les portes sont fermées », dixit Benjamin - les choses ont bien changé depuis. Lille Addict a fait ses preuves et reçoit maintenant entre 50 et 100 mails par jour de propositions. Notamment de nombreux établissements voulant recevoir un coup de projecteur. À cause à sa renommée, Benjamin est contraint de tester ses adresses incognito, car « certaines se mettaient en scène pour bien nous recevoir », indique Robin, bras droit du créateur de la société.
Les réseaux sociaux de Lille Addict présentent de nombreux formats : la présentation de concepts, mais aussi des reportages, des vidéos historiques ou des micros-trottoirs. « Je n’ai pas la folie des grandeurs, avance le Dunkerquois de 29 ans. J’aime avoir un modèle simple, un collectif uni qui fonctionne bien et qui fait des trucs qu’il aime, tout en étant serein financièrement. » Se déclarant aujourd’hui trop dépendante des partenariats rémunérés, l’équipe raconte qu’elle va bientôt lancer « un site web qui va changer la vie des Lillois ». Les créateurs sont ambitieux mais réalistes. Benjamin explique : « Créer un Marseille Addict, etc. ? Non, ça serait partir trop loin dans nos ambitions et perdre pied. » Au départ, Benjamin voulait simplement « être à Lille et kiffer [sa] vie ». Ses envies n’ont guère changé, mais il a désormais entre les mains le média local le plus influent de la métropole lilloise