Qu'est-ce qu'un NFT ?
L'appelation NFT est l'acronyme anglais de «non-fungible token», soit en français un «jeton non fongible», c'est-à-dire qui ne peut pas être échangé contre un équivalent (par exemple, un billet de 5 euros échangé contre un autre billet de 5 euros). Un NFT est un «objet numérique» dont la propriété est traçable. Concrètement, il s'agit d'un contrat, dont les règles sont définies par du code informatique, reposant sur un objet virtuel ou réel.
Ces règles peuvent limiter le nombre d'exemplaires disponibles à la vente, autoriser une «réédition», ou organiser un système de royalties permettant de rétribuer l'auteur original d'une oeuvre lors de chaque transaction. Il s'agit d'un nouveau type d'actif numérique, à l'instar des cryptomonnaies comme le Bitcoin, qui utilise la technologie de la chaîne de blocs (blockchain), à savoir un répertoire d'authentification partagé entre une multitude d'individus sans autorité centrale.
Qui les achète ?
Surtout des collectionneurs, ou des spéculateurs espérant pouvoir les revendre plus tard avec une plus-value. Les NFT ont par conséquent été l'enjeu de plusieurs enchères retentissantes, comme la cession du premier tweet du PDG de Twitter pour 2,9 millions de dollars.
Ils sont aussi utilisés dans le jeu vidéo, le cinéma, la musique mais font également l'objet d'initiatives plus originales, comme l'achat d'un terrain virtuel ou l'élevage de chevaux de course virtuels. Ces dernières semaines, plusieurs marques se sont également lancées dans l'aventure des NFT, comme dernièrement Adidas, avec une collection de baskets virtuelles en NFT.
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Comment ça marche ?
Comme pour les cryptomonnaies, il est possible d'acheter et de vendre des NFT sur des plateformes spécialisées. Lors d'une transaction, l'objet désigné par le NFT n'est pas nécessairement livré. Seul un certificat d'authenticité enregistré dans la chaîne de blocs change de propriétaire.
Pour conserver ses droits sur ce certificat, un portefeuille numérique est indispensable, qu'il s'agisse d'un logiciel prenant la forme d'une extension pour navigateur internet ou d'un objet connecté sécurisé ayant la forme d'une clé USB. Avant l'achat, celui-ci devra être approvisionné avec une cryptomonnaie mais il est également possible de «créer» soi-même un NFT, moyennant quelques connaissances informatiques.
Quels sont les risques ?
L'achat, la vente et l'utilisation d'un NFT restent aujourd'hui des opérations techniques et parfois mal comprises, ce qui peut faire courir des risques aux investisseurs. Pour chaque interaction avec la blockchain, des frais sont nécessaires afin de rémunérer les personnes qui s'occupent de vérifier les transactions.
Comme l'explique un rapport récent de la plateforme spécialisée Chainalysis, «acheter des NFT nouvellement créés d'une collection très attendue est un processus extrêmement concurrentiel, avec des milliers d'utilisateurs espérant acheter au même moment». Dans ce cas, de très nombreuses transactions n'aboutissent pas, mais les frais restent dus et sont parfois élevés, selon le cours des cryptomonnaies utilisées souvent pour les payer. Certains acquéreurs sont déterminés à réussir et peuvent utiliser des robots (des logiciels puissants pour passer les ordres), ce qui rend l'opération encore plus incertaine pour un investisseur débutant.
«Les données suggèrent que les NFT sont loin d'être un investissement infaillible», souligne encore Chainalysis, qui explique que les collections de NFT sont souvent vendues à un meilleur prix aux enthousiastes qui ont participé à la promotion du projet. En 2021, «un très petit groupe d'investisseurs très expérimentés a empoché la majeure partie des profits liés aux collections de NFT», constate l'étude.