Années 2000
Entre 2000 et 2010, les médias s'ouvrent à de nouveaux modèles : les quotidiens gratuits avec 20 Minutes, les réseaux sociaux avec Facebook et Twitter, la chaîne d'info sur la TNT avec BFMTV et le journalisme payant en ligne avec Mediapart.

BFMTV

Après avoir relancé avec succès la radio RMC, Alain Weill, ancien numéro 2 du groupe NRJ, s’attaque au marché des chaînes d’information en continu, avec le lancement de BFMTV le 28 novembre 2005. Les Français connaissent déjà LCI, créée par TF1 en 1994, et i-Télévision, lancée en 1999 par Canal+. Avec l’arrivée de la TNT en septembre 2005, la deuxième passe en gratuit et se rebaptise i-Télé, tandis que Ruth Elkrief présente le premier journal de BFMTV. La chaîne, dont le budget est bien inférieur à celui de ses concurrentes, se positionne d’emblée sur un modèle low-cost. Le débat organisé par la chaîne en avril 2007 entre Ségolène Royal et François Bayrou, à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, fait entrer BFMTV dans la cour des grands.

 

 

20 Minutes

Lancé le 15 mars 2002 par le groupe norvégien Schibsted, qui proposait déjà le titre dans cinq villes européennes, 20 Minutes vit exclusivement de la publicité. Le quotidien gratuit s'adresse aux urbains, friands d'une info brute, fondée sur des faits et des chiffres synthétiques, et sans commentaires ni vues partisanes. En 2004, il est dans cinq villes supplémentaires : Lille, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux. En 2007, 20 Minutes se lance dans le digital : un site puis un site mobile, en 2009 une appli mobile pour iPhone, en 2011 une version iPad et en 2014 une version numérique. Dix ans après sa création, le journal emploie 100 journalistes et atteint une audience record de 4,3 millions de lecteurs par jour. En 2014, son rival Metronews a cessé de paraître.

 

 

Mediapart

« Ce n’est pas moi qui enquêterai, ma moustache est un peu trop voyante », avait confié Edwy Plenel à Stratégies, avant le lancement de Mediapart le 16 mars 2008. Avec son président et cinq autres fondateurs (Godefroy Beauvallet, François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit et Marie-Hélène Smiéjan), le site a peu d’argent (1,3 million d’euros au départ, puis un total de 3,7 millions avec les « amis » - dont 200 000 de Xavier Niel - et des investisseurs partenaires dans la limite de 500 000 euros chacun). Mais il se fait connaître en étant résolument participatif avec ses blogs de lecteurs gratuits et il prend son essor avec des enquêtes et un modèle payant, afin de garantir l’indépendance de ses journalistes. En 2010, l’affaire Bettencourt est sa première révélation d’ampleur nationale.

 

Facebook et Twitter

L’un est né en 2004 sous le nom « The Facebook », l’autre l’a suivi en 2006 en inventant le « microblogging ». Les deux réseaux sociaux suscitent vite un engouement mondial. Twitter, fondé par Jack Dorsey, compte très tôt ses fans parmi les geeks et les journalistes qui en feront un canal incontournable des médias et des leaders d’opinion. Facebook, créé par Mark Zuckerberg, est une énorme success story auprès du grand public. On ne parle, ces années-là, ni de Gafa, ni d’évasion fiscale, ni de fake news, ni de manipulation par l’algorithme. Et peu des données personnelles. Facebook est encore un « trombinoscope » géant, et un tweet, un « gazouillis ». En 2010, alors que sort The Social Network qui écorne un peu la légende dorée de Zuck, Facebook compte 430 millions de membres. Twitter 150.

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