C'est désormais trois jours par semaine, et non plus quatre, que 20 Minutes sera distribué dans douze villes de France. C'est l'un des changements majeurs de la nouvelle formule que propose le journal gratuit édité depuis 2002. À chaque jour de publication correspond une thématique : «Le lundi sera dédié à la consommation, le mercredi à l'environnement et le vendredi pour la culture et au week-end, nous détaille Armelle Le Goff, directrice de la rédaction. Nous avons également retravaillé nos points de distributions en nous adaptant à l'évolution de la fréquentation des lieux de passages ces derniers mois, liée aux confinements et au télétravail. Mais nous demeurons évidemment en exclusivité dans les gares parisiennes.» Un peu moins de 240 colporteurs distribuent le journal, certains à vélo. Cette pratique va se développer à Bordeaux et Lyon.
Le journal sera diffusé à 800.000 exemplaires dans 2.600 points de distribution situés à Lille, Paris, Rennes, Strasbourg, Nantes, Lyon, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Aix-en-Provence et Nice. Il est actuellement lu par 2,6 millions de personnes par jour sur le print tandis que les visiteurs par jour sur le site sont entre 3 à 4 millions. Les lecteurs numériques et print représentent 23 millions de personnes par mois. «Notre projet est d'enrichir notre offre éditoriale pour correspondre aux nouveaux modes de l'info sur le print» détaille Armelle Le Goff. «Avant de nous renforcer sur le numérique avec des partenaires en affinité avec notre coeur de cible, les 18/30 ans» renchérit Frédéric Daruty, président de 20 Minutes.
Le sujet d'ouverture se fait toujours sur l'actualité locale. Cette formule se veut plus colorée et dynamique avec des photos détourées et avec davantage de filets pour une lecture plus claire. Les infos courtes alternent avec des formats plus longs. Parmi les nouveautés : un espace dédié à l'interaction avec les lecteurs intitulé «Votre vie, votre avis». Face aux jeux, une page détente avec des recettes de cuisine, des conseils bien-être et un feuilleton-fiction sur une bande de jeunes aux prises avec l'actu. Et la page «10 news» clôt désormais le journal. Cette formule a été travaillée avec plusieurs groupes : la rédaction, une cellule organisée autour de la rédaction en chef et d'une directrice artistique, des lecteurs et le comité de direction du journal.
La rédaction, qui travaille depuis plusieurs années en webfirst demeure en l'état pour proposer cette nouvelle version. Elle a été placée en chômage partiel pendant le premier confinement, le journal n'étant pas paru. La crise sanitaire a engendré une chute de 34% du chiffre d'affaires pub sur le print tandis que la croissance se poursuit sur le digital. Un plan de licenciement de 6 journalistes sur 204 a été annoncé en décembre dernier. Une motion de défiance a été votée en mars dernier. Seuls quatre postes ont été finalement supprimés. Mais des inquiétudes demeurent sur l'annonce d'un déménagement avec le choix du flex office. Le futur site accueillera potentiellement sur un poste de travail 70 à 75% de l'effectif total.