«Femme de convictions, Michèle Léridon était une grande journaliste unanimement reconnue», notamment pour «sa riche expérience et sa grande rigueur intellectuelle», a souligné le CSA dans un communiqué, rappelant «son engagement en faveur de la liberté d'expression et de la liberté de l'information» qui aura guidé son parcours. «Michèle m'a énormément appris à mon arrivée à l'AFP, alors qu'elle y était directrice de l'information. Elle incarnait pour moi les valeurs humaines que j'aime à l'Agence : empathie, curiosité pour tout, rectitude, pondération de jugement et sens de l'humour», a réagi le PDG de l'agence de presse, Fabrice Fries, saluant «une personne formidable, amoureuse de la vie». «Nous sommes tous choqués et anéantis par la disparition soudaine de Michèle», a témoigné Phil Chetwynd, qui lui avait succédé à la direction de l'information, évoquant «non seulement une journaliste remarquable, mais aussi une cheffe courageuse de la rédaction de l'AFP, très admirée pour son honnêteté et son intégrité».
Après avoir débuté sa carrière dans la presse écrite, elle avait rejoint l'AFP en 1981, où elle a notamment travaillé à la rubrique médias, puis accompli des missions en Afrique de l'ouest. Elle avait fondé ensuite la rubrique Villes-Banlieues, avant d'être nommée directrice adjointe du bureau d'Abidjan. A ce titre, elle a couvert notamment les conflits au Liberia et en Sierra Léone (1996-1999). Elle devient successivement adjointe du rédacteur en chef Europe Afrique, cheffe du service des informations sociales, puis directrice de la rédaction, et directrice du bureau de Rome.
À l'été 2014, elle est nommée directrice de l'information, plus haut poste rédactionnel de l'agence. Première femme occupant ces fonctions, Michèle Léridon a notamment contribué à développer les activités de l'agence dans la vidéo et la lutte contre la désinformation, et impulsé des mesures en faveur d'une meilleure représentation des femmes.
Début 2019, elle avait rejoint le CSA. Chargée notamment «de la déontologie des programmes et du pluralisme politique, elle avait assuré le suivi de plusieurs scrutins», mais aussi joué «un rôle majeur dans l'élargissement des missions du Conseil à l'égard des plateformes» et des réseaux sociaux, «contribuant ainsi à la transformation d'une institution qu'elle aura marquée de son empreinte», a résumé le CSA.