Canal+
C’est d’abord une « quatrième chaîne » annoncée en 1982 par François Mitterrand, « financée ni par la redevance ni par la publicité ». Soutenue par Jack Lang, ce projet de « chaîne culturelle » évolue pour devenir une chaîne à péage. Le 4 novembre 1984, elle est lancée avec Pierre Lescure, Alain de Greef ou encore Charles Biétry. André Rousselet, PDG d'Havas, a pris la présidence de la chaîne reposant déjà sur ses deux piliers : le cinéma, grâce à un accord sur les films récents qu’elle multi-diffuse six fois, et le sport, notamment les matchs de foot. Aidée par une taxe de 33% sur les magnétoscopes et les vidéocassettes, elle peine pourtant à décoller jusqu’au porno crypté en août 1985 et l’introduction d’une vitrine en clair (Nulle part ailleurs, Les Nuls…).
M6
Née de la volonté de la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT), actionnaire de RTL, de se décliner en TV, M6 est lancée le 1er mars 1987. La CLT s’est associée à la Lyonnaise des eaux, dont Nicolas de Tavernost est alors le directeur des activités audiovisuelles. C’est Jean Drucker, ancien patron d’Antenne 2, qui accueille les téléspectateurs à l’antenne en tant que PDG de Métropole Télévision. 30% de la grille doit être consacrée à la musique, en plus des séries, comme le Cosby Show, et d’un JT, le 6 minutes, diffusé avant les JT de 20h à partir de 1988. On y retrouve Ondes de choc, avec Christian Blachas et Anne Magnien, qui devient Culture Pub en 1989. Mais il faudra attendre 1992 et la mort de La Cinq pour que M6, gérée à l'économie et bénéficiaire pour la première fois, devienne « la petite chaîne qui monte ».
France Info
C’est sur les cendres de Radio 7, la station jeune de Radio France, que naît France Info le 1er juin 1987. Première radio d’information continue en Europe, elle s’inspire des radios tout info découvertes par Jérôme Bellay, son premier directeur, lors d’un voyage aux États-Unis. La station émet alors dans neuf villes sur une fréquence unique : 105.5 (à l’exception de Marseille). Sa particularité : elle ne diffuse que de l’information, avec un journal de sept minutes chaque demi-heure et un rappel des titres tous les quarts d’heure. Un modèle précurseur qui rappelle CNN, sept ans avant la création de la première chaîne info (LCI en 1994) et bien avant internet et les réseaux sociaux.
Voici
Implanté en France par Axel Ganz en 1979 avec Géo puis Ça m’intéresse, Prisma Presse connaît son premier bouillon avec Voici lancé en 1987. Cet hebdomadaire féminin et familial plafonne à 200 000 exemplaires. Celui que l’on nomme « Le tigre de papier » change son fusil d’épaule. Voici s’attaque à la vie privée des stars, photos volées à l'appui, avec des révélations égrainées sur un ton humoristique. C’est le segment occupé par France Dimanche et Ici Paris qu'il dynamite. Les ventes s’envolent et les procès pleuvent. Dix ans après son lancement, le journal essuie 170 plaintes par an et vend 800 000 exemplaires par semaine. Public puis Closer sont lancés par les groupes rivaux pour le concurrencer. Sans jamais l’égaler.
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