Un an après la mise en retrait de Meghan et Harry et leur départ pour la Californie, les confessions recueillies par la star de la télévision Oprah Winfrey ont été suivies par plus de 17 millions d'Américains. Sans compter l'audience hors domicile. Cela en fait le succès de l'année pour CBS, hors sport. La chaîne aurait acheté entre 6 et 7,4 millions d'euros ce programme à la journaliste star tandis que ITV au Royaume-Uni aurait déboursé 1,5 million de livres sterling pour en acquérir les droits.
Un entretien diffusé sur TMC
En France, c'est TMC qui a acheté l'exclusivité à la barbe de BFMTV et de LCI qui se seraient aussi positionnées. Les négociations se sont déroulées en fin de semaine dernière. L'interview a été vue lundi 8 mars en prime par 1,4 million de Français, soit 6,3% de part d'audience. Un carton et un beau succès d'image pour la chaîne qui rassemble habituellement moins de la moitié de cette audience. Le programme est disponible en replay pendant une semaine, ce qui devrait donner lieu à une audience consolidée conséquente.
Détresse psychologique
L'interview dressent un portrait sombre de la monarchie britannique, accusée d'insensibilité et de racisme. Parfois émue aux larmes, Meghan Markle a dit avoir été tourmentée par des pensées suicidaires et a déploré de s'être vu refuser le soutien psychologique qu'elle demandait. «Je ne voulais tout simplement plus être en vie», a ajouté l'ex-actrice américaine métisse de 39 ans, enceinte de son deuxième enfant, une fille, mettant sa dépression sur le compte de la couverture agressive des tabloïds britanniques.
Racisme
Elle a aussi fait état de conversations au sein de la famille royale sur la couleur de peau de son fils avant sa naissance. Le couple a toutefois tenu à faire savoir qu'il ne s'agissait pas de la reine Elizabeth II, 94 ans, ni de son mari le prince Philip, 99 ans, actuellement hospitalisé, a indiqué Oprah Winfrey, face aux interrogations suscitées par ces propos.
Le racisme des médias britanniques explique «en grande partie» le départ du couple, a par ailleurs dit Harry, le fils cadet de Charles et Diana, 36 ans, dans un nouvel extrait diffusé lundi.
Des accusations rejetées lundi 8 mars par la Société des éditeurs, un groupe rassemblant de hauts responsables de la presse britannique. «Il est inacceptable que le Duc et la Duchesses formulent de telles accusations sans fournir la moindre preuve», a déclaré Ian Murray, le directeur de cette société dans un communiqué lundi soir, affirmant que la presse britannique n'était «certainement pas raciste».
Les époux, désormais installés à Montecito, ont expliqué leur mise en retrait et leur départ pour les États-Unis par la conjonction d'une pression médiatique intenable et du manque de soutien de la famille royale.
Boris Johnson soutient Elizabeth II
Ces révélations ont déclenché une tempête de réactions des deux côtés de l'Atlantique. La Maison Blanche a souligné le «courage» du couple de se livrer ainsi, tout en soulignant que Harry et Meghan étaient désormais des «citoyens privés». Côté britannique, le groupe anti-monarchiste Republic, voit pour sa part dans ces révélations la preuve que l'institution est «pourrie jusqu'à la moelle». Le Premier ministre Boris Johnson a lui refusé de commenter les affaires de la famille royale, se contentant d'exprimer «sa plus grande admiration» pour Elizabeth II.
Harry a également loué son aïeule, sur le trône depuis 1952. «Ma grand-mère et moi avons une très bonne relation et une entente», a-t-il dit. «Et j'ai un profond respect pour elle.» En revanche, il s'est dit «vraiment déçu» par son père, le prince Charles. «Il y aura du travail» pour améliorer cette relation, «mais en même temps, je l'aimerai toujours».
Meghan a aussi affirmé que, contrairement à ce qui avait été rapporté par la presse britannique, alimentée par le Palais, ce n'était pas elle qui avait fait pleurer Kate, la duchesse de Cambridge, lors d'un incident survenu peu avant son mariage, mais bien l'inverse. Kate s'était excusée peu après, a-t-elle précisé. Harry et Meghan, qui ont révélé s'être mariés en secret trois jours avant la cérémonie officielle très médiatisée, ont créé une fondation, Archewell, et signé de lucratifs partenariats avec Netflix et Spotify pour acquérir leur indépendance financière.