Les comptes Facebook et Instagram du président américain Donald Trump sont bloqués pour une durée indéterminée et pendant «au moins les deux prochaines semaines», a annoncé jeudi 7 janvier le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, au lendemain des violences au Capitole. «Nous pensons que permettre au président de continuer à utiliser nos services pendant cette période pose des risques trop grands», a affirmé Mark Zuckerberg sur son compte Facebook, après une suspension temporaire annoncée mercredi soir. «Par conséquent, nous prolongeons le blocage de ses comptes Facebook et Instagram pour une durée indéterminée et pendant au moins les deux prochaines semaines jusqu'à ce que la transition pacifique du pouvoir soit terminée», a-t-il précisé.
Suite aux violences qui ont eu lieu sur le lieu emblématique américain par ses supporters, les réseaux sociaux ont pris des mesures historiques bloquant ou empêchant de partager ses propos sur les réseaux sociaux dans la journée et la nuit du 6 janvier. La certification de la victoire de Joe Biden au Congrès mercredi a été interrompue par des manifestants pro-Trump qui ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures dans un climat insurrectionnel. Le président sortant s'était adressé à la foule, encourageant ses partisans à avancer vers le Congrès, avant de publier une vidéo où il répétait sans preuve que l'élection leur avait été «volée». «Je vous aime», a-t-il même lancé.
Une première
Facebook, Twitter et Youtube choisissaient en général, jusqu'à présent, de masquer ou d'épingler les messages trompeurs ou inflammatoires du président avec des avertissements. Mais mercredi, ils ont fini par retirer certains de ses propos, puis, en soirée, par suspendre ses comptes temporairement. «Nous pensons que le public a le droit d'avoir un accès le plus large possible aux discours politiques, même controversés», a rappelé Mark Zuckerberg, souvent critiqué ces derniers mois pour son approche jugée laxiste par une partie de la société civile. «Mais le contexte actuel est maintenant fondamentalement différent, avec l'utilisation de notre plateforme pour encourager une insurrection violente contre un gouvernement démocratiquement élu», a-t-il détaillé. L'application Snapchat a aussi confirmé jeudi avoir bloqué le profil du président sortant. Twitter, qui avait menacé mercredi de suspendre indéfiniment le compte du milliardaire aux 88 millions d'abonnés, n'a pas répondu aux médias. C'était la première fois que le réseau des gazouillis retirait des tweets de Donald Trump pour des raisons autres que les droits d'auteur.