Le chiffre d'affaires de Vivendi a progressé au troisième trimestre de 1,3% (0,7% à données constantes) à 4,022 milliards d'euros, porté notamment par la croissance des ventes de ses filiales Universal Music Group et de Canal+, a annoncé le groupe mardi 20 octobre. Le chiffre d'affaires de Universal Music Group a progressé de 3% à 1,855 milliard d'euros (+6,1% à taux de change et périmètre constant), tandis que celui de Canal+ a gagné 7,3% à 1,38 milliards d'euros (0,9% à taux de change et périmètre constant) «grâce à son développement à l'international et à l'intégration réussie de M7», selon Vivendi. Ces résultats «démontrent la résistance de leurs activités liées à l'abonnement», moins sensibles aux aléas conjoncturels comme la crise du Covid-19, a indiqué le groupe.
Editis, la branche édition du groupe, a aussi enregistré une progression des ventes à 232 millions d'euros (+10,4% en données publiées et constantes). En revanche, Havas a vu ses ventes plonger de 14,5% à 484 millions d'euros (-14,1% à données constantes), tandis que les autres activités baissaient de 32,6% à 71 millions d'euros. En présentant ces résultats à des journalistes, le président du directoire de Vivendi Arnaud de Puyfontaine a précisé que le contexte favorable autour d'Universal avait amené Vivendi à anticiper légèrement son projet de cotation en Bourse d'Universal. Cette cotation est désormais prévue «dans le courant de 2022», alors que Vivendi projetait encore au début de l'année une mise en Bourse «avant le début de 2023».
Lagardère, pas de commentaires
«La réalité de nos très bonnes relations avec notre partenaire Tencent» -qui a racheté 10% d'UMG et dispose d'une option pour 10% supplémentaire- et «les conditions de performance» actuelles du groupe américain ont amené Vivendi à «anticiper» son projet, a indiqué Arnaud de Puyfontaine. Le président du directoire a en revanche refusé de s'avancer quant à une éventuelle nouvelle offre de Canal+ sur les droits de la Ligue 1 et 2 de football en France, alors que le groupe sino-espagnol Mediapro, qui avait raflé ces droits en 2018, se déclare aujourd'hui incapable de payer son acquisition. «Nous sommes aujourd'hui inquiets pour nos partenaires du football français et pour la Ligue 1», a notamment le dirigeant.
«Nous regardons avec attention l'évolution de la situation. A ce stade, je ne ferai pas plus de commentaires», a-t-il dit, refusant également de commenter les batailles en cours au sein du groupe Lagardère, dont Vivendi est désormais actionnaire à hauteur à «un peu plus de 28% du capital, et 21% des droits de vote». Vivendi, qui conteste la gestion d'Arnaud Lagardère, à la tête du groupe, tente d'obtenir avec son allié Amber Capital une assemblée générale des actionnaires de Lagardère, via la désignation d'un mandataire ad hoc. Le tribunal de commerce de commerce de Paris les a déboutés de leur demande, mais Vivendi «a fait appel », a tenu à rappeler Arnaud de Puyfontaine.