Audiovisuel
Après SFR, Netflix et Bouygues Telecom, la nouvelle chaîne a conclu un accord avec Apple et est sur le point d’annoncer sa distribution par Free. Une stratégie d’hyper-distribution où seul manquera désormais Orange parmi les opérateurs français.

Selon nos informations, la chaîne Téléfoot, du groupe Mediapro, s’apprête à signer ce mercredi ou jeudi avec le groupe Iliad pour une reprise sur Free. Les négociations avec Orange semblent, en revanche, au point mort, car le groupe sino-espagnol reste attaché à un minimum garanti – qui serait très inférieur à 100 millions d’euros, selon Jaume Roures, le fondateur du groupe sino-espagnol, qui dément ce chiffre. « Un minimum garanti, ce sont des offres, un marketing, un engagement », a souligné le dirigeant en marge d’une conférence de presse, mardi 18 août, à l’occasion du lancement de La chaîne.

Accord sur les plateformes d’Apple

Mediapro, qui a déjà signé des accords avec SFR et Bouygues Telecom, a annoncé mardi avoir conclu avec Apple, afin d'être accessible sur les supports du géant américain. « A partir d'aujourd'hui, vous aurez sur tous les appareils Apple l'offre de Téléfoot (...) et les prochains jours on annoncera d'autres choses », a ajouté le dirigeant. « Via cet accord, l'application Téléfoot sera disponible sur toutes les plateformes d'Apple (iPhone, iPad, Apple TV) », a précisé Julien Bergeaud, le directeur général de la chaîne, pour qui cet accord de distribution pourrait un jour s'étendre. « Pour l'instant on va s'en tenir à ça, mais c'est vrai qu'on regarde avec beaucoup d'attention les modèles d'Apple qui sont basés sur la distribution de chaînes et de services (via la plateforme Apple TV, ndlr) et donc en envisage, pourquoi pas, d'élaborer un accord supplémentaire à terme ».

L'application de Téléfoot sera également disponible « incessamment sous peu » sur Android, le système d'exploitation de Google, a-t-il ajouté.

Facebook dans la ligne de mire

Mediapro continue par ailleurs de négocier un accord avec Facebook, a confirmé Jaume Roures, mais « nous avons des problèmes techniques à résoudre pour parvenir à un accord opérationnel » avec le réseau social. « J'espère que prochainement on pourra annoncer un accord avec Facebook », a complété le dirigeant. Interrogé sur un hypothétique partenariat avec Canal+, qui permettrait notamment à la chaîne d’être distribuée par satellite, Julien Bergeaud a botté en touche : « Pour l'instant je ne peux rien vous dire » à ce sujet, a-t-il déclaré. 

Téléfoot a déjà signé depuis fin juillet des accords de distribution avec les opérateurs SFR (Altice), Bouygues Telecom, et un partenariat avec Netflix. Son offre d’entrée de gamme est de 14,90 euros sur tablette et mobile. Le cœur de son offre repose sur un tarif à 25, 90 euros avec un engagement d’un an et de 29,90 euros sans engagement. Le bundle avec Netflix, à 29,90 euros également, est également lié à une souscription de douze mois.

Des conditions d’exploitation délicates

Téléfoot espère conquérir 3,5 millions d’abonnés pour parvenir à rentabiliser son investissement de plus de 800 millions d’euros par an dans la L1 et la L2. Mais les conditions d’exploitation de son contrat sont étroitement dépendantes de la pandémie de Covid-19. Outre des jauges de stades fixées à 5000 personnes jusque fin octobre – comme pour tout événement –  et des matches qui se tiennent parfois à huis clos, les affiches de la L1 sont à tout moment susceptibles d’évoluer.

La Ligue de football professionnel vient ainsi de décider de reporter le match OM-AS Saint-Etienne, qui devait ouvrir la saison 2020-2021 vendredi, à la suite de la découverte de quatre cas de Covid à l’Olympique de Marseille. Pour remplacer cette rencontre, c’est Bordeaux-Nantes, initialement programmée samedi à 17 heures, qui a été avancée par la Ligue. « Le lancement aura lieu vendredi », a confirmé Julien Bergeaud.

Le groupe Mediapro a effectué récemment son premier versement à la Ligue, d'environ 175 millions d'euros, comme le prévoyait le contrat. Interrogé sur la question de savoir si une clause est prévue en cas d’impossibilité de jouer les matches, afin d’éviter tout contentieux sur le paiement (comme on l’a vu avec Canal+ et BeinSports lors du confinement), Jaume Roures a précisé qu’il était impossible d’anticiper ce type de crise qui échappe à tout contrôle et qu’il approuvait les décisions sanitaires prises pour enrayer l’épidémie. « Les responsabilités sont réparties entre le ciel, l’enfer et l’humanité », a-t-il lâché, philosophe.

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