Permettant de transmettre beaucoup plus rapidement que la téléphonie mobile actuelle de très grandes quantités de données, la 5G promet le développement de technologies futuristes, voiture autonome, chirurgie à distance, usine automatisée et objets connectés. Mais elle suscite également de nombreuses inquiétudes de certains, liées à son potentiel impact sanitaire ou environnemental. «On inverse les choses: on prend la décision et on réfléchit après (...). On ne dispose quasiment d'aucun élément sur les évaluations sanitaires et environnementale», indique Stephen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement qui mène cette bataille avec l'association Priartem-Electrosensibles de France.
L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a lancé fin décembre la procédure d'attribution des fréquences radio comprises entre 3,4 GigaHertz et 3,8 GHz, procédure dont les conditions d'attribution sont précisées dans un arrêté publié au Journal officiel du 31 décembre. C'est cet arrêté qu'Agir pour l'environnement et Priartem veulent faire annuler, a précisé leur avocat François Lafforgue, indiquant qu'un recours serait déposé devant le Conseil d'Etat d'ici mi-février ou dans tous les cas avant le 25 février, date jusqu'à laquelle les opérateurs peuvent faire acte de candidature aux enchères. «Ce déploiement de la 5G n'a pas fait l'objet d'une évaluation environnementale (...) et il contrevient à des règlementations protectrices de la santé et au principe de précaution».
Lire aussi : 5G : la France choisira-t-elle Huawei ?
Au delà des inquiétudes sur l'impact des ondes sur la santé humaine ou l'environnement, sujet controversé, les ONG mettent en avant d'autres impacts sociétaux de cette nouvelle technologie. «La 5G, c'est l'hyperconnectivité de tout et de tous, c'est une bascule de la société. Et l'Homme dans tout ça ?», lance ainsi Sophie Pelletier, présidente de Priartem.
La pétition «stop à la 5G» mise en ligne par ces ONG à la veille de la Journée mondiale contre la 5G, met également en avant la hausse de la consommation énergétique attendue. Avec la 5G, «la consommation d'énergie des opérateurs mobiles serait multipliée par 2,5 à 3 dans les cinq ans à venir», ce qui représenterait «une augmentation de 2% de la consommation d'électricité du pays», avaient estimé dans une tribune publiée dans le Monde début janvier Jean-Marc Jancovici et Hugues Ferreboeuf, du think tank The ShiftProject.
Lire aussi :