Facebook a-t-il laissé le cabinet britannique Cambridge Analytica utiliser les données de dizaines de millions d'utilisateurs à leur insu? Alors qu'une commission parlementaire britannique a demandé le 20 mars au patron de Facebook, Mark Zuckerberg, de venir s'expliquer devant elle, le jeune milliardaire a également été invité à s'exprimer devant le Parlement européen qui va «enquêter pleinement» sur cette «violation inacceptable des droits à la confidentialité des données»
Aux Etats-Unis, les procureurs de New York et du Massachusetts ont lancé une enquête sur ce scandale. Et selon plusieurs médias américains, la Commission fédérale du commerce (FTC), un organisme public américain chargé de veiller à la protection des consommateurs et de la concurrence, a également ouvert une enquête afin de vérifier si Facebook a respecté son engagement de demander l'accord préalable des utilisateurs avant de recueillir leurs données personnelles et de les partager avec d'autres entreprises, selon le Wall Street Journal. S'il s'avérait que le réseau social n'avait pas respecté cet engagement, la FTC pourrait lui infliger une amende de 40 000 dollars pour chaque violation constatée, écrit de son côté le Washington Post.
Patron suspendu
Cette enquête de la FTC vient renforcer un peu plus la pression sur la société de Mark Zuckerberg. Le 20 mars, l'action Facebook a perdu 2,6%, après une dégringolade de 6,8% la veille. En réaction, l'entreprise s'est dite «scandalisée d'avoir été trompée» par l'utilisation des données de ses utilisateurs par Cambridge Analytica et a dit «comprendre la gravité du problème».
De son côté, Cambridge Analytica a annoncé la suspension de son patron, Alexander Nix, qui s'était vanté d'avoir oeuvré pour Donald Trump en 2016. Cette décision a été prise à la suite de la publication de «commentaires» d'Alexander Nix enregistrés par la chaîne Channel 4 News, ainsi que d'autres «allégations» formulées à son encontre, qui «ne représentent pas les valeurs» de la société, spécialisée en communication stratégique et analyse de données à grande échelle, a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Cambridge Analytica, qui dispose de bureaux au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, est accusé d'avoir récupéré sans leur consentement les données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs, afin de peser dans la campagne de Donald Trump.