Lisez France Culture: c'est le pari un peu fou que lance la station publique avec la sortie de son premier «mook», cet ovni éditorial à mi-chemin entre le livre et le magazine. Baptisée France Culture papiers et réalisée avec Bayard Editions, cette publication trimestrielle sans publicité propose une sélection des meilleurs débats entendus sur l'antenne de la station.
«C'est parti d'une intuition. Quand je ratais une émission de France Culture, je téléchargeais le podcast, mais je ne prenais pas souvent le temps de l'écouter. D'où l'idée de reprendre les grands moments de France Culture en version papier», se souvient Jean-Michel Djian, rédacteur en chef de la revue. Cet ancien rédacteur en chef du Monde de l'éducation est à l'origine du projet.
Vendu en librairies et en kiosques au prix de 14,90 euros, le titre vise une diffusion de 32 000 exemplaires. «Jusque-là, les paroles prononcées sur notre antenne partaient rapidement à l'Institut national de l'audiovisuel sans que grand monde ne les ait entendues», expliquait Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture, le 16 février.
Eclectisme
Pour sélectionner les 2 200 heures trimestrielles à retranscrire en version papier, deux critères: l'intemporalité du sujet et son originalité. «Même si nous procédons à une certaine réécriture, nous essayons de garder la spontanéité de l'oral», ajoute Jean-Michel Djian.
D'où un certain éclectisme, comme sur la grille de France Culture, où la conception du droit dans les sociétés arabo-musulmanes côtoie, par exemple, la question de la désobéissance en psychiatrie. En septembre prochain, France Culture papiers sera enrichi de flashcodes afin de réécouter les émissions concernées. La boucle est bouclée.
