C'est un signe: Arnaud Lagardère est sorti du classement du magazine GQ des trente personnalités les plus influentes des médias. La raison n'en incombe pas qu'à sa vidéo avec Jade. Car de plus en plus nombreux sont ceux qui s'interrogent sur sa stratégie. «Arnaud Lagardère a-t-il encore une autre légitimité à diriger le groupe qui porte son nom que le statut juridique de commandite par actions de son groupe?» écrit Philippe Mudry, directeur de L'Agefi.
Les résultats 2011 sont venus renforcer, il est vrai, les doutes qui pèsent sur sa gestion. Avec un chiffre d'affaires en baisse de 3,9%, à 7,65 milliards d'euros, le groupe pâtit de performances mitigées dans l'édition (–4,4% à données comparables), la presse magazine (–2,2%) et les radios en France (–5,5%). Si l'activité médias est tout de même en croissance de 1,3%, à données comparable (hors cession des magazines étrangers à Hearst), elle le doit à la télévision aussi bien pour sa branche production (+8,3%) que pour ses chaînes (+7%). «Les recettes publicitaires devraient reculer de 5% en janvier et février 2012», a prévenu Dominique D'Hinnin, cogérant du groupe.
Contre-performance
Mais la principale critique, pour les comptes 2011, porte sur les dépréciations d'actifs liées à la contre-performance de la branche sport et divertissement de Lagardère Unlimited (–600 millions d'euros) et à la dévalorisation des 20% dans Canal+ France (–300 millions), que le groupe estimait à 1,5 milliard d'euros il y a près d'un an. Une introduction en Bourse de cette participation reste toutefois possible. Et Arnaud Lagardère verra sa légitimité jugée à l'aune de sa présidence du conseil d'administration d'EADS, en mai prochain.