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Du Journal des entreprises au GIE France économie régions, les titres traitant de la vie économique des territoires se multiplient. Avec quels résultats ?

Une presse économique nationale considérée comme trop éloignée des territoires, des quotidiens régionaux jugés trop généralistes dans leur traitement de l'économie: tel est le constat qui a conduit plusieurs éditeurs à se lancer sur le créneau de l'information économique régionale ces dernières années.
Deux principaux acteurs s'affrontent. D'un côté, le GIE France économie régions, qui regroupe cinq mensuels diffusés dans le sud de la France (Objectif news Midi-Pyrénées, Objectif Aquitaine, Objectif Languedoc-Roussillon, Mériden mag et Acteurs de l'économie en Rhône-Alpes) et qui vient de racheter le quotidien national La Tribune. De l'autre, Le Journal des entreprises (JDE), filiale du groupe Télégramme. Lancé en janvier 2003 à Nantes, le titre compte dix-neuf éditions mensuelles réparties sur vingt-deux départements.
«Nous sommes sur des micromarchés», estime son PDG, Patrick Richard. Sa cible, les dirigeants des quelque 228 000 entreprises françaises de dix salariés et plus. Diffusé autour de 100 000 exemplaires, pour moins de 20 000 abonnés, Le JDE a généré en 2011 un chiffre d'affaires de 4,5 millions d'euros, issus à 70% de la publicité, à 20% de la diffusion et à 10% des partenariats. Objectif: atteindre l'équilibre en 2013 grâce notamment au recrutement de nouveaux abonnés.

Réaction des éditeurs historiques

Même microéconomie pour France économie régions, qui s'est constituée en GIE en mai 2011. Si chacun des titres reste indépendant sur le plan capitalistique, l'ensemble représente une diffusion de 69 000 exemplaires. Fondateur en 2008 d'Objectif news Midi-Pyrénées, Jean-Christophe Tortora, devenu le nouveau président de La Tribune, estime que chaque titre génère entre un million et un million et demi de chiffre d'affaires, pour un résultat opérationnel de 10%. «Le rachat de La Tribune va nous permettre d'unifier nos titres sous une marque commune. Nous allons également permettre à ce journal d'avoir un meilleur ancrage au sein des territoires», explique ce jeune patron de trente-cinq ans.
Face à cette nouvelle concurrence, les éditeurs historiques commencent à réagir. Le nouveau PDG des Echos, Francis Morel, a d'ores et déjà préconisé un meilleur traitement de l'actualité des petites et moyennes entreprises en régions. De son côté, Ouest France a lancé mi-janvier un site qui regroupe l'ensemble des informations parues dans ses pages sur les entreprises du Grand Ouest. «Nous profitons de l'opportunité d'Internet pour être plus segmentant et apporter de nouveaux services», souligne Philippe Toulemonde, directeur général délégué en charge du développement. Les chefs d'entreprises locaux sont devenus des cibles très convoitées.

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