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Internet offre aux grands reportages et aux documentaires des espaces de débat. Les producteurs et les journalistes incluent ces nouveaux supports dès le début de leurs enquêtes.

Internet fait également les yeux doux aux reportages et aux documentaires. Au Festival international du grand reportage d'actualité et du documentaire de société (Figra), qui s'est tenu au Touquet du 23 au 27 mars, aucun des films projetés n'ignorait la Toile. Les blogs et les réseaux sociaux entretiennent les débats provoqués par les enquêtes et offrent une nouvelle forme d'expression. «C'est un réflexe intellectuel que l'on n'avait pas avant, confie Arnaud Hamelin, président de Sunset Presse. Nous ne pouvons pas tout dire et montrer dans les films. On peut revenir sur des points précis, apporter des images supplémentaires ou créer une sorte d'encyclopédie.»

Antoine Disle, associé dans Striana Productions, entend associer télévision et Web dès le début des projets. «Cette démarche offre une visibilité accrue à nos enquêtes et nous allons chercher un autre public, explique le journaliste. L'idée est plus importante que la manière de faire.» Striana développe ainsi Interlignes, un magazine culturel né sur Internet en association avec Le Figaro, développé dans sa forme pour les tablettes et qui aura une version télé hebdomadaire en septembre, sur France Ô. «Ce type de projet est prêt pour la télévision connectée», assure Antoine Disle. Mais reste à monétiser ces nouvelles formes de diffusion. «Nous, producteurs, devons garder la main, estime Arnaud Hamelin. Les diffuseurs devront nous aider.»

Prolongements nécessaires

Auteurs et journalistes incluent également Internet et les réseaux sociaux dans leurs travaux d'investigation. «Ce sont des prolongements nécessaires à mes enquêtes», confirme Marie-Monique Robin. Auteur du documentaire Le Monde selon Monsanto, la journaliste vient de publier Notre poison quotidien, reportage de 102 minutes diffusé mardi 15 mars sur Arte. «Je réalise des films pour que les citoyens s'en emparent et agissent avec, poursuit-elle. Internet permet ce débat.»

Pour monter le budget de sa prochaine enquête (Comment nourrir le monde), environ 600 000 euros, la journaliste, qui bénéficie d'un «socle» de fidèles, lance un préachat du DVD auprès de 2 500 personnes. Marie-Monique Robin vient de créer sa société de production, M2R Films et son site Web personnel, en français et en anglais. Il offrira à ces privilégiés un suivi régulier de l'enquête et des vidéos en avant-première. Une gestion de la relation client, en quelque sorte.

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