«Je ne vois pas comment on fait juridiquement pour ne pas relancer un tour de piste». En marge d'une table ronde organisée par la commission des affaires culturelles à l'Assemblée nationale, mardi 7 avril, Damien Cuer, directeur général de France Télévisions, a confié à Stratégies que le maintien de la publicité en journée sur la télévision publique impliquerait la relance d'un processus de consultation des candidats à l'ouverture du capital de France Télévisions Publicité. En effet, les candidatures à la privatisation de la régie ont été formulées dans le cadre de la loi de mars 2009, qui prévoit une suppression totale de la publicité à la fin 2011. Mais les déclarations de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, laisse augurer le dépôt d'une proposition de loi en juin en faveur du maintien partiel de la publicité sur France Télévisions. «Je mets en débat l'idée de ne pas supprimer la pub en journée», a déclaré mercredi 7 avril Jean-François Copé.

 

Auditionné par la Commission des affaires culturelles, Stéphane Courbit a estimé que l'éventuel rachat de la régie publicitaire de France Télévisions par sa société Lov Group et Publicis ne représentait aucun problème de conflit d'intérêts «du point de vue juridique», après les propos du ministre de la communication Frédéric Mitterrand évoquant un «problème déontologique».


«On aurait peut-être pu s'en apercevoir avant. Pourquoi on ne s'en est pas aperçu avant? C'est parce que d'un point de vue juridique, il n'y a aucun conflit d'intérêts», a estimé Stéphane Courbit, qui  a jugé «insultant et diffamatoire» pour les salariés de France Télévisions les accusations de conflit d'intérêts. Il a également considéré que ces critiques étaient «diffamatoires» pour Lov Group-Publicis «parce que cela veut dire que nous pouvons faire pression sur eux  par des moyens forcément illégaux».

 

Patrice Duhamel, directeur général de France Télévisions en charge des programmes, a de son côté évoqué une «clause de prix complémentaire» en cas de maintien de la publicité en journée, ajoutant «la pertinence de l'ouverture du capital n'est pas liée à l'arrêt de la pub». Il a par ailleurs justifié, en excluant tout problème de «personne», le questionnement déontologique lié au mélange des fonctions de régisseur et de producteur : «Nous sommes arrivés à la conclusion  qu'on avait besoin pour le fonctionnement des arbitrages de France Télévisions, d'un maximum de sérénité pour éviter tout risque de suspicion».

 

La société Lov group, de Stéphane Courbit, est en négociations exlusives avec France Télévisions pour reprendre 70% de sa régie publicitaire en tandem avec Publicis. Lov est actionnaire de Banijay qui produit les émissions de Nagui sur France 2 et France 4.

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