Quand The Economist a-t-il lancé Intelligent Life ?
Tim de Lisle. Le trimestriel est apparu en septembre 2007. Auparavant, durant trois ans, c'était une revue annuelle. Il a été lancé au début de la crise, un mauvais moment en termes publicitaires, mais un bon moment car nous nous sommes positionnés de manière très différente des autres « lifestyle », avec un côté moins consumériste. Nous avons d'ailleurs une rubrique intitulée « The sceptical shopper » (l'acheteur sceptique), dans laquelle nous posons des questions telles que « Est-ce que les antirides marchent ? », signée par un enquêteur anonyme. Au risque de nous fâcher avec les annonceurs, mais certaines marques aiment précisément acheter des pages dans le titre parce qu'ils en apprécient l'honnêteté et l'intégrité.
C'est une tradition à The Economist de ne pas signer les articles ?…
T.de.L. Oui, mais pas à Intelligent Life. Nous bénéficions de contributeurs comme Carlos Fuentes, ce serait dommage de ne pas le faire signer…
Quel est le ton du magazine ?
T.de.L. Nous n'écrivons pas pour un sexe, un pays, un âge ou une catégorie socio-professionnelle. Nous nous efforçons de rester circonspects quant à la célébrité. Nous choisissons des sujets au long cours, comme dans le dernier numéro, où nous racontons l'histoire d'une photo des années 1930 bien connue en Grande-Bretagne, où l'on voit cinq garçons, deux d'entre eux portant le haut de forme et l'uniforme d'Harrow, une prestigieuse école, et les trois autres habillés plus sobrement. Nous avons retracé la vie de ces garçons, et ceux qui s'en sont le mieux sortis ne sont pas ceux que l'on croit… En moyenne, nos lecteurs mettent trois heures cinquante à lire le titre.
Quelle est la diffusion du titre ?
T.de.L. : Nous garantissons aux annonceurs 175 000 exemplaires, une diffusion en hausse. Il faut se rappeler qu'en 1992, The Economist tirait à 250 000 exemplaires, contre 1,4 million aujourd'hui !