Le différé est loin d'être dépassé. Selon un bilan annuel présenté le 18 mars par Médiamétrie et Eurodata TV, la consommation télévisuelle mondiale a augmenté de 3 minutes, à 3h12 par jour, entre 2008 et 2009. Cette augmentation serait due, pour Médiametrie, à la multiplication de l'offre télévisuelle et des supports. « Les nouvelles technologies offrent aux téléspectateurs toujours plus de possibilités: regarder plus la télévision, partout et différemment », explique Jacques Braun, vice-président d'Eurodata TV Worldwide.
En France, la durée d'écoute quotidienne s'élève à 3h25, soit une minute de plus qu'en 2008. Bien que la France soit une forte consommatrice de TV, ses résultats stagnent par rapport aux autres pays, notamment l'Europe du Nord. Selon le rapport, cela tiendrait au fait que l'Hexagone ne prend pas en compte la télévision en différé dans ses mesures. En effet, chez les pays qui l'ont déjà intégrée, l'institut d'étude relève une nette augmentation de la durée d'écoute. Au Danemark, par exemple, la consommation est passée de 2h28 par jour par individu en 2007 à 2h47 en 2008, coïncidant avec la prise en compte du différé dans leur système d'audience.
Mais comment consomme-t-on le différé ? Selon une étude plus approfondie de la répartition du visionnage en différé aux Pays-Bas, il ressort que 36% des programmes enregistrés sont regardés le jour même, et 31,5% le lendemain. « Le différé fonctionne bien auprès des jeunes adultes et des actifs. Ils peuvent voir les programmes à une heure qui leur convient mieux. Les pics d'audience sont donc un peu décalés », analyse Jacques Braun. Le phénomène pourra être vérifié en France dès janvier 2011, date d'entrée de la télévision de rattrapage dans les mesures d'audience.