L'Américain Steven Brill s'oppose au tout-gratuit sur Internet. Et les éditeurs de presse sont à l'écoute car Steven Brill a réussi quelques jolis coups dans sa carrière: c'est le fondateur du journal American Lawyer et de la chaîne câblée sur la justice Court TV, deux sociétés qu'il a vendues à la fin des années 1990 pour près de 40 millions de dollars.
Steven Brill, donc, vient de se lancer dans une nouvelle aventure: Journalism online, une entreprise qui propose aux journaux un nouveau logiciel, Press+, qui leur permettra de faire payer la lecture des articles en ligne. Press+ ne s'achète pas, mais Steven Brill prélève 20% des recettes générées en ligne.
Approche progressive
Le journaliste et ses associés Gordon Crovitz (un ancien du Wall Street Journal) et Leo Hindery (de Tele Communications Inc) connaissent les états d'âme des patrons de presse. Beaucoup ont peur de perdre les 10 à 15% de recettes publicitaires générées sur la Toile si les internautes, rebutés par le prix d'entrée, abandonnent leur lecture sur le Net.
Du coup, Steven Brill propose une approche progressive. Nul besoin de tout faire payer. Bien au contraire. Son logiciel permet les modèles hybrides, avec des articles gratuits et d'autres payants, des formules en accès libre pour les dix premiers papiers, et payantes ensuite. Quelque 300 publications dans le monde sont intéressées, affirme Journalism online. Et certains titres américains tels Intelligencer Journal, Fayetteville Observer ou encore Global Post vont se lancer dès cette année.