L’aéroport, qui vise la décarbonation de ses activités, a installé une fresque évolutive sur sa façade, qui se complétera à mesure que ses objectifs seront atteints. Une installation réalisée avec l’agence Artefact 3000 et le studio Pangea.
A priori, le secteur de l’aérien n’est pas le plus en pointe en matière de réduction des émissions carbone, mais dans une logique de transition, toutes les initiatives sont à saluer. L’aéroport d’Orly utilise déjà la géothermie pour la moitié de sa consommation électrique, récupère les eaux de pluie pour ses sanitaires et le refroidissement de ses équipements industriels, dispose de prairies sans produits phytosanitaires accueillant plusieurs centaines d’espèces de plantes et d’oiseaux… D’ici à 2025, Paris-Orly a d’autres objectifs pour l’environnement comme la désimperméabilisation des surfaces bétonnées, l’électrification des véhicules, la décarbonation du roulage des avions, l’arrivée de la ligne 14 du Grand Paris Express.
3200 m2 de surface
Pour rendre visibles ces engagements, même de très loin, le terminal 4 a installé une fresque monumentale sur sa façade, avec une dizaine d’illustrations d’oiseaux, d’étoiles ou de feuilles, dont toutes ne sont pas coloriées. Elles le seront au fur et à mesure que les ambitions de l’aéroport seront atteintes. « C’est le plus grand 4 par 3 de France, avec 3200 m2 de surface, souligne Géraud Rabany, head of brands du groupe ADP. Le secteur aéroportuaire a conscience qu’il fait partie du problème, comme les compagnies aériennes, mais s’il veut continuer à transporter des voyageurs, il doit faire sa transition. Comment être audible sur ce sujet, sans ennuyer ni faire du greenwashing ? Notre politique culturelle est un levier. »
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Artistes engagés
Paris-Orly a déjà utilisé sa façade pour faire passer des messages artistiques, avec Jean-Charles de Castelbajac notamment. Le choix du duo Pangea est cohérent car il met en avant de jeunes artistes engagés sur la thématique de l’écologie. Ses fondatrices, Colombine Jubert, styliste et directrice de création, et Laetitia Rouget, peintre et céramiste, se sont rencontrées à la Central Saint Martins à Londres. « Nous avons créé le collectif en 2020, pendant le confinement, car cela faisait longtemps que nous voulions travailler ensemble et la crise faisait écho à notre rêve de retrouver un monde originel, expliquent-elles. La Pangée est le premier continent formé sur Terre il y a 200 millions d’années. Nos illustrations imprimées sur des drapeaux sont comme des étendards de la société utopique que l’on veut créer. »
L’agence Artefact 3000 a rendu possible cette collaboration. « On les a découvertes au Consulat, un lieu artistique à Paris où elles étaient en résidence, témoigne François Brogi, son directeur général. Elles sont jeunes, optimistes, avec une esthétique qui correspond au projet. Les ambitions sont rendues visibles aux yeux de tous, le grand public comme les employés du site, il n’y a pas plus engageant. » Fixées sur un immeuble de bureau, les images sont imprimées sur une vitrophanie qui laisse passer la lumière, mais l’effet est vraiment celui d’un cahier de coloriage géant.
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