Tout comme plusieurs centaines de groupes internationaux avant eux, les géants brassicoles Heineken et Carlsberg se retirent de Russie en réponse à la guerre en Ukraine qui s’intensifie.
Le brasseur néerlandais Heineken a annoncé lundi 28 mars qu'il quitterait la Russie, se disant «choqué et attristé» de voir le conflit s'intensifier en Ukraine. L'entreprise avait annoncé plus tôt ce mois-ci l'arrêt de la vente et de la production de sa marque de bière Heineken en Russie, et la suspension de nouveaux investissements et exportations vers le pays. Le brasseur a souligné qu'il ne profiterait pas d'une telle cession de propriété et prévoit que la transaction lui coûtera 400 millions d'euros en raison de la perte de valeur de l'actif et autres «charges exceptionnelles». Le groupe a garanti le paiement des salaires de ses 1 800 collaborateurs en Russie jusqu'à fin 2022.
Heineken produit et vend plus de 300 marques de bière et de cidre, dont Heineken, Strongbow et Amstel, employant plus de 85 000 personnes à l'échelle mondiale. Le brasseur néerlandais avait le 9 mars annoncé l'arrêt de la production et de la vente de sa bière commercialisée en Russie sous sa marque Heineken. La société avait déclaré qu'elle n'accepterait plus «aucun avantage financier net découlant de nos opérations russes». Mais le groupe possède également 16 marques locales en Russie et, outre Heineken, vend 9 autres marques internationales, dont Amstel, avait relevé le 10 mars la VEB, une association néerlandaise défendant les intérêts des investisseurs.
Faux départ
Interrogé par le radiodiffuseur public NOS, le directeur de la VEB Gerben Everts avait accusé le brasseur de n'être pas «vraiment parti» de Russie puisqu'il continuait d'y vendre d'autres marques. Selon l'agence de presse néerlandaise ANP, la Russie représente moins de 2% du chiffre d'affaires du groupe. Des centaines d'entreprises et groupes internationaux ont annoncé ces dernières semaines, souvent sous la pression, la suspension de leurs activités en Russie ou leur retrait progressif du pays en raison de l'invasion de l'Ukraine. Mais certains résistent encore à l’image d’Auchan.
Après Heineken, le brasseur danois concurrent Carlsberg a annoncé à son tour quelques heures plus tard son retrait de Russie et la mise en vente de ses importantes activités dans le pays, qui centralisent 8 400 employés. «Nous avons pris la décision difficile et immédiate de viser une vente complète de nos activités en Russie, ce que nous pensons être la chose à faire dans le contexte actuel. Une fois finalisée, nous n'aurons plus de présence en Russie», explique notamment le groupe dans un communiqué.
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