Aujourd’hui directeur général de la Fondation Tara Océan, l’ancien navigateur Romain Troublé se bat pour une meilleure connaissance de la mer.

Au niveau national, 2025 sera l’Année de la mer et des océans. Lui, la mer, il la connaît par cœur. Il a navigué dessus, dans des conditions plus ou moins extrêmes. Il sait combien elle est précieuse, mal connue, et que son rôle est crucial pour la vie sur la planète. Romain Troublé, ancien marin, est aujourd’hui le directeur général de la Fondation Tara Océan. Cette stucture reconnue d’utilité publique, fondée par la créatrice de mode Agnès b. qui en est la première mécène, a pour but d’explorer l’océan via des expéditions scientifiques et de partager ses connaissances avec les citoyens.

L’un de ses bateaux vient de rentrer de 18 mois de navigation le long des côtes européennes. « L’idée était de recueillir des données sur la qualité de nos cours d’eau et son impact sur notre santé », explique Romain Troublé. Une autre expédition, cette fois-ci au Pôle Nord, lieu « sentinelle du changement climatique », est en préparation. Pour en boucler le financement, la Fondation a lancé en novembre sa première campagne de crowdfunding. Une façon surtout de sensibiliser au sujet tout en impliquant le plus grand nombre.

Scientifique et businessman

Né à Antibes dans une famille dont le grand-père était « un fou de bateau » et qui a transmis le virus à ses enfants (Agnès et son frère, le père de Romain Troublé), ce dernier prend lui aussi la vague. À 25 ans, il participe à sa première Coupe de l’America. En rentrant, il s’inscrit en master à HEC, complétant ainsi sa formation scientifique initiale. Lors d’un stage, il fait la rencontre de Bernard Buigues, paléontologue spécialiste des mammouths, qui lui confie la gestion de son site web. C’est là qu’il commence à travailler, d’un point de vue logistique, sur des expéditions polaires. Plusieurs suivront…

À la naissance de sa fille, en 2009, il change de vie en prenant la direction générale de la Fondation, dans laquelle il était déjà impliqué depuis plusieurs années. « Dans ce projet, il y a de la science, que j’ai étudiée sans savoir ce que j’allais en faire, du business, que j’ai appris à HEC, et les bateaux, la mer… », note ce père de deux enfants.

C’est lui qui, avec sa nouvelle casquette, commence à aller chercher des financements auprès des entreprises. « La marche est si haute qu’on ne peut pas la prendre seuls », estime-t-il. La Fondation compte aujourd’hui une vingtaine de partenaires, ses principaux financeurs (une centaine, tous statuts confondus). Parmi eux figurent la Fondation Veolia, Axa, Capgemini Engineering, BNP Paribas ou encore Bic. Le reste de son budget de fonctionnement (5 millions d’euros annuels) provient de PME, de familles ou fonds familiaux, de particuliers, de quelques subventions publiques régionales. Au-delà d’un gain en termes d’image, les entreprises partenaires sont accompagnées par des conseils pour mieux réaliser leur transition écologique. La marche est si haute…

Parcours

1975. Naissance à Antibes.
1998. Obtient un Master 2 en biologie moléculaire à la Sorbonne.
2000. Participe à sa première Coupe de l’America, la deuxième trois ans plus tard.
2001. Obtient un Master à HEC et organise sa première expédition polaire.  
2003. Participe au lancement de la Fondation Tara Océan.
2009. Prend la direction générale de la Fondation.
2014. Cofonde la Plateforme Océan & Climat, qu’il préside depuis 2017.  
Novembre 2024. Lance une campagne de crowdfunding pour soutenir une expédition au pôle Nord.

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