Alors qu’une consommation plus responsable revêt des allures de nécessité, seuls 39 % des Français se disent prêts à changer leurs mauvaises habitudes.
Responsables mais pas coupables ? C’est ce que ressentent, confrontés à leurs mauvaises habitudes de consommation, 59 % des Français d’après une étude de Kantar Insights auprès du grand public, conçue avec Le Club des Annonceurs. Administrée en octobre auprès d’un panel de 1 000 consommateurs sous l’angle des « valeurs et des plaisirs coupables », celle-ci analyse la manière dont les consommateurs évaluent leurs comportements dans huit secteurs pointés du doigt : la viande, les fruits et légumes les moins vertueux (ni bio, ni de saison, ni d’origine locale), l’eau en bouteille, les trajets en avion, la livraison rapide de repas, les smartphones, la mode et les produits cosmétiques ou le maquillage. En moyenne, pour les huit catégories de produits, seuls 39 % des consommateurs ont l’intention de changer leurs habitudes de consommation.
L’étude révèle cinq barrières au changement des comportements, à commencer par le plaisir de consommer ces produits et services. C’est particulièrement le cas pour les trajets en avions liés au tourisme (75 %), mais aussi pour la consommation de viande. Autre élément : l’absence d’alternative. Ainsi 85% des acheteurs d’eau en bouteille n’ont pas confiance en la qualité de l’eau du robinet ou n’aiment pas son goût, 71 % renouvellent régulièrement leur smartphone (tous les deux ans ou moins) car leur appareil actuel devient moins performant, 67 % des utilisateurs de transport aérien considèrent ne pas avoir d’autre choix et 59 % des acheteuses de cosmétiques estiment que les produits se finissent ou se dégradent rapidement.
Des consommateurs dans le déni
Le prix constitue la troisième barrière. Ainsi quand il s’agit d’acheter des fruits et des légumes, 52 % choisissent uniquement en fonction du prix et 39 % des acheteuses de vêtements déclarent que les grandes marques leur sont financièrement inaccessibles et qu’elles recherchent les prix bas. De quoi faire le bonheur de la fast fashion. Quatrième barrière : le déni. Un tiers des Français estiment ainsi que leur consommation n’a pas un impact négatif sur la planète et la société, notamment les plus âgés.
Enfin, cinquième et dernière tendance identifiée : des jeunes consommateurs paradoxaux voire schizophréniques. Ceux-ci savent que leur consommation a un impact négatif, ne les empêchant pas d’être les plus forts acheteurs dans six des huit catégories. Ils se font par exemple livrer quatre fois plus de repas, renouvellent deux fois plus leur smartphone, consomment deux fois plus d’eau en bouteille, prennent davantage l’avion, sans omettre un public féminin surconsommateur de mode - neuve en particulier - et de produits cosmétiques. Seules exceptions : ces jeunes consomment moins de viande et achètent davantage des fruits et légumes bio.