L'association des professionnels du marketing propose une nouvelle déclinaison de la fresque du climat. Explications avec Catherine Réju, déléguée générale de l’Adetem, et Yves Boillot, corporate social responsability & marketing manager chez Orange, partenaire du projet.
Qu’est-ce que la fresque du marketing ?
Catherine Réju : La fresque du marketing est une déclinaison professionnelle de la fresque du climat. L’objectif est de permettre aux professionels du marketing de prendre conscience de l’impact de leurs actions et de trouver des leviers d’action. Le marketeur se positionne comme le chef d’orchestre de la transformation responsable de son entreprise parce qu’il a une fonction centrale et porte la voix du client. Nous avons conçu cette fresque pour aider les équipes à entraîner leur entreprise dans cette transition. C'est une fresque dont l’Ademe est partenaire, c'est une agence gouvernementale extrêmement exigeante sur ce sujet. Ce soutien officiel est un gage de crédibilité et de légitimité.
Pourquoi les professionnels du marketing avaient-ils besoin de cette fresque ?
CR : Il existe des dizaines de déclinaisons métiers, et le marketing est extrêmement vaste. Nous avons donc pris le parti de définir un périmètre pour cette fresque : c’est le cycle de vie d’un produit ou d'un service, de la fin de la phase de conception à sa fin de vie. La deuxième différence avec la fresque du climat, très opérationnelle, c’est la division de l’atelier de trois heures en deux parties. Pendant la première heure et demie, la fresque classique se déroule avec des cartes. Ensuite, l’atelier tourne autour de la construction d’une offre.
Yves Boillot : La grande différence, c'est que la fresque du climat s’adresse aux citoyens et qu'elle est très générique sur le changement climatique. Notre atelier traite de marketing responsable, pas seulement des enjeux du changement climatique qui s’appuient sur le rapport du GIEC. C’est finalement un moyen alternatif à une formation classique pour créer du team building et avoir des réflexions ensemble autour de la résolution d’un problème.
Comment se matérialise la réussite de ce type de projets ?
CR : Notre mission à l’Adetem est de pousser les marketeurs à progresser dans leur métier. L’un des plus principaux axes de progression consiste à aller vers un marketing toujours plus responsable. L’enjeu pour nous reste le déploiement de cette fresque, pour toucher et sensibiliser le maximum de professionnels du marketing. Il y a trois façons de faire, avec des sessions de la fresque en interentreprises à l’Adetem, des séances dans les entreprises et la formation de fresqueurs qui pourront démultiplier ces ateliers.
YB : À l’échelle d’Orange, nous avons déjà l’expérience de la fresque du climat que le groupe s’était engagé à déployer. Aujourd’hui, 17 000 employés ont suivi la fresque et 300 formateurs peuvent mener des séances. Pour compléter, nous avons réfléchi à l’opérationnalisation de solutions au sein de l’entreprise. La mesure de la réussite de cette fresque, hormis le nombre de gens qui l’ont suivie, se vérifiera finalement par des plans d’actions et des initiatives qui pourront être prises derrière.