Face au risque de domination accrue dans la publicité en ligne, l'autorité britannique de la concurrence accepte les propositions de Google relatives aux cookies et aux données utilisateurs.
L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a accepté vendredi 11 février des propositions de Google sur l'utilisation des cookies et la manière dont il partage les données de ses utilisateurs, estimant que de telles mesures répondent à ses craintes relatives à une domination accrue dans la publicité en ligne. La CMA craignait que des changements dans la politique de gestion des données sur la navigation de ses utilisateurs, tracées par les cookies, prévus sur le navigateur Chrome du géant technologique américain ne renforce sa domination dans les publicités en ligne.
«La CMA a obtenu des engagements légaux de Google pour répondre aux inquiétudes sur la concurrence» à propos de sa nouvelle politique de confidentialité, a commenté le gendarme britannique de la concurrence. Il précise passer à présent à une prochaine phase au cours de laquelle il va «superviser Google» pour s'assurer que la politique de confidentialité du groupe («Privacy Sandbox») est conçue «d'une manière qui bénéficie aux consommateurs». Dans un blog posté sur son site, Google s'est dit «heureux que la CMA ait accepté les engagements» proposés, qui «entrent en vigueur immédiatement».
Enquêtes et poursuites en Europe et aux États-Unis
Prévus pour six ans, ils prévoient notamment que la CMA et l'ICO, l'autorité britannique sur la protection des données et l'accès à l'information, participeront au développement et aux tests de la «Privacy Sandbox», et que Google sera plus «transparent» en publiant par exemple les résultats des essais. Le géant internet américain ne «retirera pas les cookies tiers jusqu'à ce que la CMA soit satisfaite» et, dans le cas contraire, cette dernière pourrait intervenir à nouveau. Google assure également qu'il va «restreindre le partage de données au sein de son écosystème pour s'assurer de ne pas gagner un avantage sur ses concurrents lorsque les cookies tiers seront éliminés, et de ne pas favoriser ses propres services publicitaires», énumère la CMA.
L'autorité de la concurrence américaine (FTC) et de nombreux Etats américains ont aussi lancé des enquêtes et des poursuites contre Google, Apple, Facebook et Amazon, qu'ils accusent d'abus de position dominante sur leurs différents marchés, des réseaux sociaux à la publicité numérique en passant par le commerce en ligne. En mars, les éditeurs européens s'étaient dits «sérieusement préoccupés» par le nouveau système de ciblage publicitaire que Google prévoyait de mettre en œuvre avec l'abandon des cookies tiers. Vendredi, le Conseil des éditeurs européens a indiqué qu'il avait déposé une plainte contre la position dominante de Google devant la Commission européenne, l'accusant d'étrangler l'industrie.