Le distributeur français Casino a publié jeudi des résultats semestriels alarmants, au moment où est attendu un accord sur la restructuration de la dette du groupe et une validation d’offre de reprise par Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière.
Le distributeur français Casino a creusé sa perte nette à 2,23 milliards d’euros au premier semestre 2023 du fait notamment de dépréciations, contre 259 millions d’euros un an plus tôt, et averti jeudi d’un risque pesant sur la pérennité du groupe. « Compte tenu des étapes juridiques restant à franchir pour mettre en oeuvre la restructuration financière, la situation présente à date une incertitude quant à la capacité du groupe à poursuivre son exploitation », indique Casino dans un communiqué jeudi.
Le groupe aux 200.000 salariés dont un quart en France, est engagé dans une procédure de conciliation sur sa dette et espère trouver un accord avec ses créanciers jeudi, ce qui validerait le plan de reprise des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d’investissement britannique Attestor. La communication sur cette restructuration est attendue plus tard dans la journée de jeudi.
Le 26 juin, le groupe d’origine stéphanoise engagé dans une procédure amiable de conciliation sur sa dette, avait assuré qu’un rapport indépendant n’anticipait « pas de problème de liquidité » d’ici la fin de l’exercice 2023, à condition que les frais financiers et échéances de dette soient gelés à l’issue de la période de conciliation. Des « prévisions dépend(ant) principalement de l’activité des enseignes dans les mois à venir », précisait le groupe, qui affirme jeudi que les conclusions de ce cabinet indépendant ont été confirmées le 25 juillet.
Les ventes du groupe ont baissé sur le premier semestre 2023, de 11,45 milliards d’euros en 2022 (chiffre retraité après la cession de l’enseigne brésilienne Assai) à 10,96 milliards d’euros (-4,2%), dans un contexte de forte inflation alimentaire qui gonfle les chiffres d’affaires des supermarchés. Casino met notamment cette baisse du chiffre d’affaires sur le compte de baisses de prix de l’ordre de 10% dans ses supermarchés et hypermarchés français, décidées après une année 2022 où le groupe avait gardé un positionnement de prix plus élevé que la concurrence.
« Les tendances sur les supermarchés historiques continuent à s’améliorer sur le trafic clients désormais positif et sur les volumes », assure-t-il, mais l’inflexion est « sensiblement moins marquée » sur les hypermarchés. La perte nette est le fait « principalement » de « pertes opérationnelles de Casino France » d’une part et, d’autre part, des dépréciations « des impôts différés actifs en France » et du « goodwill et des marques ».
Sa dette nette à la fin du semestre s’est très légèrement creusée, annoncée à 6 milliards d’euros contre 5,97 à mi-2022, chiffre retraité suite à la déconsolidation de l’enseigne brésilienne Assai.