Le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, s'est engagé le 8 juillet à produire davantage d'automobiles dans les usines italiennes, visant à terme la fabrication «d'un million de véhicules» par an, dans un contexte d'«électrification et de concurrence chinoise en Europe».

Carlo Tavers, patron de Stellantis, est formel : « Notre intention est clairement de localiser davantage de modèles dans les usines italiennes », en commençant par celle de Melfi dans le sud du pays, a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien à Rome avec le ministre italien des Entreprises Adolfo Urso. Carlo Tavares a ainsi annoncé son intention de « produire un cinquième modèle en plus des quatre déjà annoncés » pour ce site de production, « sous réserve d'une amélioration des performances », indique Stellantis dans un communiqué.

Il s'agira de « modèles haut de gamme à forte valeur ajoutée pour des marques étrangères ainsi que d'un modèle italien sur la toute nouvelle plateforme STLA-Medium », présentée la semaine dernière et conçue pour les véhicules électriques. Le constructeur franco-italo-américain et Rome ont « partagé la nécessité d'inverser immédiatement la tendance négative de la production » automobile « de ces vingt dernières années » en Italie, misant sur le « Made in Italy », a assuré Adolfo Urso dans un communiqué. Les deux parties ont mis en place un groupe de travail « pour parvenir à un accord de transition d'ici la fin du mois dans le cadre d'une nouvelle politique industrielle européenne qui devra protéger la production et l'emploi » du marché intérieur, a-t-il poursuivi.

Inverser la tendance

Les deux derniers modèles présentés par Fiat, le SUV 600e et la petite Topolino, vont être fabriqués respectivement en Pologne et au Maroc. Carlo Tavares s'est déclaré cependant « convaincu qu'avec Adolfo Urso nous créerons les conditions nécessaires pour inverser la tendance à la baisse des volumes de production dans les deux années à venir et pour construire ensemble la feuille de route qui nous permettra de produire un million de véhicules en Italie ».

Stellantis a produit seulement 685 753 véhicules en Italie l'an dernier, sur un marché freiné par les pénuries de puces électroniques. « L'annonce du cinquième modèle à Melfi, que nous avons réclamé à plusieurs reprises, est une réponse positive », a jugé le syndicat de la métallurgie Fim-Cisl, saluant cette « confirmation que les usines italiennes sont au coeur de l'équilibre mondial du groupe ».

«Patriotisme»

L'initiative de M. Urso fait écho à celle du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire qui a demandé le 10 juillet à Stellantis de faire preuve de « patriotisme » en rapatriant en France la production de petits véhicules électriques, comme la Peugeot 208. « L'équation économique liée à la relocalisation forcée de ce projet ne serait ni dans l'intérêt de l'entreprise, ni dans celui du pays », avait cependant jugé M. Tavares dans un entretien paru le même jour dans le Figaro.

Stellantis a précisé le 8 juillet à l'AFP avoir « confirmé la semaine dernière son engagement à produire en France 12 modèles de véhicules électriques à forte valeur ajoutée », dont les Peugeot 308, 3008 et 408 électriques. Alors que ses usines françaises ont produit 678.400 voitures en 2022, Stellantis vise à atteindre « plus d'un million de véhicules et composants » à horizon 2024.

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