À l'approche des grandes vacances, voici une destination qui n'a pas perdu les faveurs du public, du moins pas depuis le covid : les parcs d'attractions. Petit tour de France, non exhaustif, de ces lieux de loisirs qui continuent à attirer les petits et les grands.
Le Puy du Fou, l’histoire au cœur
Comme une machine à remonter le temps. Créé en Vendée en 1989 par Philippe de Villiers et présidé depuis 2004 par l'un de ses fils, Nicolas de Villiers, celui qui a été couronné « meilleur parc à thème » par le classement « Travelers’ Choice 2022 » de Tripadvisor ne connaît pas la crise. « En 2022, pour sa première saison pleine depuis la fin de la crise sanitaire, le Puy du Fou a connu une fréquentation dépassant toutes ses espérances, se félicite Lucie Moyon, responsable des relations presse. Le nombre de visiteurs a atteint 2 342 200, soit une croissance d’environ 2% par rapport à 2019. Le Puy du Fou a effacé la saison dernière son précédent record et réalise la meilleure saison jamais connue dans son histoire. » Avec un public familial, le parc a lancé le 8 avril dernier un nouveau spectacle, « Le Mime et l’Étoile », qui représente un investissement de plus de 20 millions d’euros, porté depuis trois ans par les équipes artistique et technique du Puy du Fou et se présente comme « un hymne nostalgique à la France du 20e siècle ». Le parc a lancé en mars dernier une campagne de communication avec l’agence Hungry and Foolish. « Particularité de cette année, sous l’impact de notre campagne de communication, les primo-visiteurs [visiteurs découvrant pour la première fois le Puy du Fou] représentent un peu moins de la moitié de notre public, en progression de près de 15% », souligne Lucie Moyon.
Le Futuroscope, Asteroid City
Avec 1,9 million de visiteurs en 2022 et 2 millions espérés cette année, le Futuroscope (groupe Compagnie des Alpes) a dépassé, en fréquentation, son niveau de 2019. Cette croissance s’est traduite sur son chiffre d’affaires, hors creux du covid, avec 120 millions d’euros réalisés en 2022 contre 105 en 2019. Ce qui plaît ? « Proposer une expérience différenciante à une clientèle intergénérationnelle », analyse Laure Mosseron, sa directrice marketing et communication France et international. Le parc, qui a changé de plateforme de marque en 2020 mais ne la déploie vraiment que depuis 2022, a développé son offre en conséquence. En témoignent par exemple un restaurant doté d’un roller-coaster [montagne russe] pour apporter les plats, un hôtel sur le thème de l’espace ou un autre, inauguré ce mois-ci, sur celui de la nature. Sans compter la nouvelle attraction Chasseurs de tornades, ouverte en 2022, multirécompensée depuis. Ce qui a inspiré la communication du lieu, orchestrée par Gloryparis. Une campagne de 2022 montre une famille emmenée par un tourbillon jusqu’au Futuroscope. Fait marquant, « la pub a fait tilt, après, pour surprendre », raconte la directrice marketing. Une maison retournée a fait son apparition dans le parc, dans laquelle le public aime à prendre des selfies. Conséquence inhabituelle pour une pub…
Jardin d’Acclimatation, le vétéran chic
« Au Jardin d'Acclimatation, comme j'étais fier quand nous étions descendus de voiture de m'avancer à côté de Mme Swann ! » Tout au long de «La Recherche», Marcel Proust n’a de cesse de revenir dans le parc neuilléen, lieu de tous les plaisirs, de tous les amusements et de toutes les intrigues… Le plus vieux parc d’attractions français est né à l’automne 1860. Sa création s’inscrit dans le plan global de modernisation de la capitale impulsé par Napoléon III et s’inspire du modèle des parcs londoniens. Acquis en 1952 par le Groupe Boussac, il attribue en 1984 sa concession au groupe LVMH, dont il obtiendra à deux reprises la reconduction, l’actuelle se terminant en 2041. En quinze ans, précise-t-on à la communication du parc, « 85 millions d’euros ont été investis dans d’importants travaux structurels qui réhabilitent ses installations, dans un plan de réaménagement destiné à restituer au Jardin son authenticité, son lustre et sa cohérence. » Avec ses équipes habillées en Louis Vuitton, il comporte aujourd’hui 45 attractions signées Thierry Rétif, dans une esthétique « steam punk » inspirée de Jules Verne. Aujourd’hui, avec deux millions de visiteurs annuels en moyenne, le Jardin d’Acclimation se place au 4e rang français, derrière Disney, Astérix, le Puy du Fou et ex-aequo avec le Futuroscope.
Nigloland, l’étoile montante
Une affaire de famille. Fondé par deux frères et anciens forains, Patrice et Philippe Gélis, Nigloland ouvre ses portes en 1987, à Dolencourt dans l’Aube. En 2017, c’est au tour de Rodolphe Gélis, fils de Philippe Gélis, d’en prendre la succession. Si déjà dans les années 90, le parc enregistrait 350 000 entrées, en 2022, sa fréquentation a plus que doublé, avec un record de 763 000 visiteurs. « Après-covid, nous avons connu une forte croissance comme beaucoup d’autres endroits touristiques mais nous sommes le seul parc à avoir maintenu nos investissements malgré la pandémie », explique le directeur d’exploitation de Nigloland. Des investissements principalement dans l’acquisition de nouvelles attractions mais aussi dans l'hôtellerie. « En 2021, nous avons revu tous nos investissements afin de bénéficier du tourisme de proximité. Notre parc est la première destination de la région Grand Est. C’est pourquoi en 2025, nous avons prévu l’ouverture d’un second hôtel dans le parc. Dans le futur, nous aimerions ouvrir un camping. Il en faut pour tous les budgets. » Une tendance qui se confirme : +5% de fréquentation et +10% de chiffre d’affaires prévus pour l’exercice 2023. À terme, le parc réfléchit à un projet de découverte globale de la région avec « Destination Nigloland ».
Vulcania, le petit explosif
Porté par l’ancien président de la République Valéry Giscard-d’Estaing, le parc Vulcania ouvre ses portes en 2002. Situé à Saint-Ours-les-Roches, dans le Puy-de-Dôme, il représente un ensemble de 57 hectares et s’articule autour de trois univers : les volcans, les phénomènes naturels et la terre dans l’espace. Si l'effervescence des débuts entraîne plus de 600 000 visiteurs à venir le découvrir, sa fréquentation ne fera que décroître les années qui suivront. En 2022, le parc retrouve un niveau habituel avec 326 000 visiteurs et espère plus pour 2023. C’est pourquoi la région Auvergne-Rhône-Alpes, propriétaire du parc, a investi 10,7 millions d’euros dans une nouvelle attraction, un planétarium, en partenariat avec le Centre national d’études spatiales. Autre actualité majeure pour le parc : le Tour de France. En effet, mardi 11 juillet, Vulcania est le point de départ d’une étape du Tour de France 2023. Une aubaine ! Mais pour pérenniser sa croissance, Vulcania souhaite miser sur l'hôtellerie avec en 2026 la création d'une quarantaine d’hébergements thématiques intégrés. D'autres attractions sont aussi dans les cartons, une Tour Tornade (tour de chute rotative indoor) pour 2024 et un Rafting de 400 mètres pour 2026.
Le top 4 des parcs français
1. Disneyland
2. Parc Astérix
3. Le Puy du Fou
4. (ex-aequo) Le Futuroscope et le Jardin d'Acclimatation