Les prétendants fixés, les actionnaires bientôt dilués : très endetté et en pleine procédure de conciliation, le groupe Casino a averti le 28 juin que les prétendants prêts à injecter de l'argent frais dans le groupe devraient soumettre leur offre au plus tard le 3 juillet.

« Quel que soit le plan de restructuration final, les actionnaires de Casino seront massivement dilués et Rallye perdra le contrôle de Casino », mettant ainsi fin à la mainmise du patron historique du distributeur Jean-Charles Naouri, est-il encore précisé. Alors que deux manifestations d'intérêt ont été émises publiquement, d'une part par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà actionnaire de Casino, et d'autre part par le trio d'hommes d'affaires Xavier Niel (Free), Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, le groupe espère « finaliser un accord de principe sur les termes de la restructuration financière d'ici le 27 juillet », a-t-il confirmé.

Après avoir annoncé lundi qu'il espérait convertir en capital « au moins toutes les dettes non sécurisées », soit plus de 3 milliards d'euros, « Casino a communiqué ce jour aux parties prenantes de la conciliation qu'il lui apparaît nécessaire de convertir en capital (...) entre 1 milliard et 1,5 milliard d'euros de dette sécurisée ». Cela signifie donc que les détenteurs de dettes non sécurisées et une partie des détenteurs de dette sécurisée deviendraient actionnaires du distributeur, plutôt que de récupérer leur argent. L'endettement net de Casino, entré fin mai en procédure de conciliation, se chiffre au total à 6,4 milliards d'euros et celui de sa maison-mère Rallye à environ 3 milliards d'euros.

« Pour rappel, le groupe estime que » tout accord noué avec ses prétendants « devra comprendre un apport en fonds propres pour un montant d'au moins 900 millions d'euros afin de permettre la mise en oeuvre du plan d'affaires 2023-2025 dans des conditions de liquidité adéquates », affirme-t-il dans son communiqué.

Préservation des emplois

Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà actionnaire du distributeur à hauteur de 10%, a proposé à certains créanciers de Casino de tirer un trait sur une partie de la dette en échange soit de liquidités, soit d'actions, soit des deux. Et ce, à hauteur d'environ 40% des créances. L'homme d'affaires a proposé d'apporter 750 millions d'euros à Casino dans le cadre d'une augmentation de capital de plus d'un milliard d'euros, à laquelle souscrirait également le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac), qui a annoncé la semaine dernière détenir plus de 12% du capital de Casino.

L'autre offre, émanant du trio d'hommes d'affaires Xavier Niel (Free), Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, prévoit aussi de proposer aux créanciers de Casino de « réinvestir en capital ». Dans un contexte de grande inquiétude des salariés, le distributeur promet d'examiner les offres d'apports de fonds propres « notamment » au regard de « l'intégrité des activités du groupe en France » et de « la préservation des emplois ».

Casino, né il y a 125 ans, emploie plus de 200.000 personnes dans le monde dont un gros quart en France. Quelques jours après qu'il a obtenu le report des charges sociales et fiscales portant sur la période de mai à septembre, le groupe a rappelé dans son communiqué que « les passifs fiscaux et sociaux et les intérêts des dettes sécurisées décalés en 2023 feraient l'objet d'un paiement lors la mise en oeuvre du plan de restructuration ».

Le communiqué publié mercredi 28 juin survient deux jours après la présentation par le groupe des mesures jugées nécessaires pour assurer sa pérennité économique, comprenant notamment la cession de ses activités sud-américaines.

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