Le distributeur en difficulté Casino a indiqué lundi prévoir la cession de ses enseignes sud-américaines, le brésilien Grupo Pao de Acucar (GPA) et le colombien Exito, et espère réduire sa dette de moitié dans le cadre d'une procédure de conciliation, afin d'atteindre « une structure de capital pérenne ».
Casino espère convertir en capital « au moins toutes les dettes non sécurisées », soit plus de 3 milliards d'euros. Cela signifie que les créanciers qui lui ont prêté cet argent, au lieu de le récupérer, se rembourseraient en devenant actionnaires du groupe. Le distributeur prévoit en outre de lever 900 millions d'euros « sous forme de fonds propres ». Ce, pour « fournir à la société les fonds nécessaires à la mise en oeuvre de sa stratégie » 2023-2025, a-t-il indiqué au cours d'un point de presse.
Le distributeur stéphanois a détaillé lundi publiquement les mesures qu'il compte mettre en oeuvre afin de « renforcer sa liquidité » et assurer « une structure de capital pérenne », après les avoir présentées à ses créanciers le 15 juin. Les potentiels candidats à la reprise du groupe, à savoir les milliardaires déjà actionnaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière d'une part, le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Moez-Alexandre Zouari d'autres parts, avaient également eu connaissance de ce ces éléments. Le groupe, qui emploie plus de 200.000 personnes dans le monde dont un gros quart en France, avait annoncé la semaine précédente plusieurs mesures pour « préserver sa liquidité » lors de la procédure de conciliation, qui peut durer jusqu'au 25 octobre.
Ses charges sociales et fiscales portant sur mai à septembre ont été reportées, et il a été demandé à ses créanciers de ne pas exiger le versement de sommes dues, intérêts ou remboursements, le temps de la conciliation. Casino a en outre soldé sa participation dans l'enseigne brésilienne de cash&carry (ventes en gros pour les professionnels et particuliers) Assai. A l'issue, le groupe n'aura « pas de problème de liquidité d'ici la fin de la période de conciliation », a estimé un cabinet financier indépendant. Il n'en aura pas d'ici fin 2023, estime le cabinet, à condition que le gel des frais financiers et des échéances de dette se poursuive « après la fin de la période de conciliation ». « Ces prévisions dépendent principalement de l'activité des enseignes dans les mois à venir (notamment la reprise des hypermarchés et supermarchés) et du maintien des délais fournisseurs (ce qui est le cas à date) », précise Casino dans un communiqué lundi matin.