Le 29 mars, la conférence « RSE : les marques sur tous les fronts » organisée par Stratégies a permis de parler concrètement des avancées et des freins dans la transformation écologique et solidaire des entreprises.
Rien de tel qu’un témoignage de première main pour comprendre les enjeux d’une entreprise en transition. Lors de la conférence « RSE : les marques sur tous les fronts » organisée par Stratégies le 29 mars dernier, Élodie Bernardi, directrice RSE de L’Oréal France, a présenté les actions du groupe sur l’environnement et le social. La phase d’utilisation des produits par les consommateurs étant la plus gourmande en eau et en énergie, L’Oréal a développé des formules sans rinçage. Contre la pollution plastique, les cosmétiques solides, dans des packagings en carton, sont une solution, même s’ils doivent encore gagner des parts de marché. Sur le volet sociétal, la marque L’Oréal Paris a mené une campagne contre le harcèlement de rue détaillant les bons réflexes si l’on est victime ou témoin d’une agression.
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La table ronde « Comment faire une publicité RSE sans greenwashing ni langue de bois » a été l’occasion de confronter les points de vue. Mathieu Jahnich, consultant-chercheur spécialisé en communication responsable, a exposé les cas types de greenwashing en publicité (messages sans preuve ou mensongers, dénigrement des bonnes pratiques…) tandis que Laurent Aliphat, VP brand content creation de Renault, a présenté la campagne réalisée par Publicis sur le modèle hybride Captur qui encourage à délaisser sa voiture pour les trajets du quotidien. Le premier a souligné que cette publicité continuait de valoriser l’achat d’un véhicule neuf, en contradiction avec la transition écologique, mais son interlocuteur a répondu qu’on était dans un contexte de remplacement de véhicules polluants, et que Renault a vendu moins de voitures neuves ces 18 derniers mois. Sylvia Tassan-Toffola, directrice générale de TF1 Pub, partenaire de la conférence, a dressé le bilan du programme Ecofunding financé par le groupe qui met en avant des marques bénéficiant d’un label Ademe. Luc Wise, président de l’agence The Good Company, également partenaire, a jugé que si le greenwashing était en hausse ces dernières années, la réponse résidait dans la formation et le développement d’une culture de vigilance dans les agences comme chez les annonceurs.
Lors de la table ronde suivante, sur la diversité et l’inclusion, Caroline Brucker, directrice RSE de Colgate Palmolive France, a témoigné sur la mission handicaps mise en place par l’entreprise pour inciter les salariés à bénéficier du statut de travailleur handicapé, sans craindre la stigmatisation. Pierre-Hubert Meilhac, vice-président d’Ogilvy Paris, a présenté le concours Hors Circuit, qui a aidé le jeune réalisateur Eugène Bolengu à tourner son premier court-métrage. Lisa Gache, planneuse stratégique chez The Good Company, a apporté un éclairage sur la perception de la diversité par les Français, pointant le risque de « social washing » de la part des annonceurs qui ne seraient pas sincères dans leur communication. Ultime grand témoin de la matinée, Laetitia Pascaud, responsable RSE de Nature & Découvertes, a expliqué la démarche B Corp et entreprise à mission de l’enseigne. En conclusion, Audrey Pulvar, cofondatrice de Green Management School, a rappelé la réalité dramatique du réchauffement climatique et incité le public, à l’instar de Luc Wise, à se former grâce aux programmes en distanciel proposés par l’école.
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