Public Eye dénonce les conditions de travail d'employés travaillant pour des sous-traitants du géant chinois de l'habillement à bas prix.
La marque Shein est un succès mondial pour qui aime s'habiller à petit prix. Mais derrière cette success story, les conditions de travail des personnes fabriquant ces vêtements pas chers seraient déplorables. C'est ce qu'a récemment dénoncé l'ONG suisse Public Eye dans un rapport sur les conditions de travail des ateliers partenaires de la marque, publié en novembre dernier.
Journée de 12 heures, un seul jour de repos par mois, absence de contrat de travail et d'assurance... Pour enquêter, Public Eye a contacté une organisation qui défend les droits des travailleurs dans le sud de la Chine. La marque Shein travaille avec des fournisseurs répartis dans plusieurs provinces chinoises. Elle détient ainsi un réseau dense de petits ateliers, pour la plupart dans la ville de Guangzhou, où elle a transféré son siège social en 2017.
Lire aussi : Le marché du luxe explose en Chine
Le droit du travail chinois prévoit qu’une semaine de travail ne peut excéder 40 heures de travail. Pourtant, d’après les ouvriers fournisseurs de la marque que Public Eye a interrogés, les journées de travail dureraient de 8 heures à midi, puis de 13h30 à 17h45, et enfin de 19 heures à 22h ou 22h30. Au total, cela fait 75 heures de travail par semaine, avec un seul jour de repos par mois, dénonce l'ONG.
Selon deux employés travaillant pour des fournisseurs différents du géant chinois, les travailleurs seraient payés à l'article confectionné, certains valant plus que d’autres en fonction de la complexité du vêtement. Ici, pas de salaire de base, ni d’indemnisation pour les heures supplémentaires.
Lire aussi : Les influenceurs chinois ont 10 jours pour se mettre en règle fiscalement
«Je ne veux pas penser à ce qui se passerait si un incendie se déclarait là-bas», a indiqué une membre de l’ONG chinoise à Public Eye. D’après elle, dans certains ateliers qu'elle a visités, il n’y a pas d’issue de secours, les fenêtres sont à barreaux et les entrées et escaliers ne permettent pas de quitter les lieux rapidement en cas d'incendie.
Face à ces accusations, Shein met en avant le code de conduite qu'elle impose à ses fournisseurs, avec un temps de travail à respecter. «Nous avons un code de conduite strict pour les fournisseurs. Si une non-conformité est identifiée, nous prendrons des mesures immédiates», a réagi un porte-parole de la marque suite au rapport de Public Eye.