Portrait

Le nouveau vice-président de la communication de CMA CGM Roland Sladek a le souci de s’adapter à toute situation, quelle que soit la difficulté de la tâche. Un audacieux sous des dehors très policés.

La brasserie, « Le Diplomate », à Paris, n’a pas été choisie au hasard. C’est là que Roland Sladek, le nouveau « VP » à la communication de CMA CGM, a donné rendez-vous. Il y a chez ce pro de la communication internationale allemand ayant grandi à Fribourg, auprès d’un père violoncelliste et d’une mère libraire, plus qu’un état d’esprit : un véritable mode de vie dans le souci d’une adaptabilité permanente. Après des études à Sciences Po Paris et aux Langues O' (Inalco) pour apprendre l’arabe, puis un stage de lobbying auprès du maire de Corbeil-Essonnes, Serge Dassault, sa carrière est passée par Paris, Berlin, Genève, Shenzhen, Amsterdam, Zurich et enfin Marseille aux côtés de Tanya Saadé, la directrice générale de CMA CGM, fille du fondateur.

Affable et ouvert, l’homme sait jouer de son entregent pour déminer les problèmes les plus sensibles comme lorsqu’il faisait comprendre les 35 heures au président de Mercedes France, un compatriote dont il était le collaborateur. « La fusion Daimler-Chrysler a échoué à cause d’un manque de sensibilité interculturelle », se souvient-il. Il est alors aussi secrétaire général de la fondation de Mercedes France qui sponsorise « Un certain regard » à Cannes.

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Sa vision de la communication s’affirme d’abord pour Schneider Electric où il met en valeur l’efficacité énergétique des « automatismes industriels » à Grenoble. Puis très vite pour Vinci, à Berlin, où il traite aussi des affaires publiques lorsqu’il part sur le terrain convaincre ONG et pouvoirs locaux que des chauves-souris sous les ponts sont nuisibles à l’environnement. En 2010, il rejoint à Genève ST-Ericsson où il gère les journalistes quand il faut fermer des usines ou licencier du personnel.

Entre 2012 et 2017, c’est en Chine que Roland Sladek va donner toute sa mesure. Il part avec son épouse pianiste travailler pour Huawei, à Shenzhen. « Un vrai enjeu réputationnel, surtout aux États-Unis où le congrès menaçait de fermer », relate-t-il. Ses deux enfants sont à l’école chinoise. Le communicant organise la première interview d’une heure à la BBC avec son patron Ren Zhengfei et emmène un journaliste du Financial Times dans une salle dédiée pour lui prouver que l’entreprise appartient à ses employés. Il joue la transparence face à un double prix Pulitzer du New York Times mais se garde bien - aujourd’hui encore - d’émettre la moindre critique sur le régime chinois.

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De retour en Europe, il assure le lancement d’une marque mobile pour Veon, à Amsterdam, avant de rejoindre ABB Group à Zurich. Quid de CMA CGM ? « C’est un thermomètre des échanges mondiaux et un acteur du développement durable où la logistique a un rôle essentiel à jouer », répond-il. Il lui reste à rendre plus attrayant ce groupe engagé dans l’énergie propre et l’humanitaire, nouveau sponsor de l’OM, alors qu’on parle de ses super-profits ou de sa volonté d’influence, après le rachat de La Provence. « La France devrait en être fière », conclut-il.

Parcours

1997. Diplômé de Sciences Po Paris.

1999. Corporate communication à Daimler.

2005. Vice-president communication de Schneider Electric.

2008. Responsable com et affaires publiques de Vinci.

2010. Head of public and media relations de ST-Ericsson.

2012. Vice-president international media affairs de Huawei.

2018. Head of global communications de ABB Power Grids.

2022. VP global communications de CMA CGM.

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