Plusieurs raffineries françaises du groupe TotalEnergies sont touchées par un mouvement de grève, faisant craindre de possibles difficultés d’approvisionnement pour les stations-service.
Les grévistes de TotalEnergies ont reconduit samedi 1er octobre le mouvement pour les salaires dans trois des cinq raffineries françaises du groupe, selon la CGT qui souhaiterait inscrire dans la durée ce mouvement lancé à son initiative. Si les raffineries de Donges (Loire-Atlantique) et de Grandpuits (Seine-et-Marne) - en cours de reconversion en « bio-raffinerie » - ont, comme prévu, suspendu le mouvement pour ce week-end, tous les autres sites de raffinage et dépôts de carburants « sont encore dans la bataille », a déclaré à l'AFP Pedro Afonso, élu CGT à la raffinerie de Feyzin (Rhône).
« On va lancer une caisse de grève pour que ça puisse durer », a-t-il indiqué à propos de la raffinerie de Feyzin, ajoutant que les grévistes d'autres sites souhaitaient prendre des mesures similaires. Selon la direction du groupe, il n'y a toutefois « que six grévistes sur le site de Feyzin » et les opérations et travaux actuellement en cours « se poursuivent normalement » sur la plateforme qui n'est « pas en grève ». La CGT estime qu'une inscription du mouvement dans la durée pourrait compliquer l'approvisionnement en carburant des stations-service. Certaines ont déjà été confrontées à des indisponibilités de carburants, conséquence de la ruée des automobilistes (+30% de fréquentation en septembre) attirés par une remise à la pompe accordée par le groupe afin de limiter les hausses de prix.
La raffinerie de Normandie au centre du jeu
Interrogée samedi par l'AFP, la direction du géant des hydrocarbures a réitéré son message de la veille, confirmant implicitement des tensions sur l'offre de carburants en raison de la forte fréquentation, tout en indiquant que « malgré les mouvements sociaux, le réapprovisionnement (des) stations se poursuit dans le contexte de l'opération de baisse des prix », à l'aide de « moyens logistiques supplémentaires ». Autre conséquence du mouvement, les opérations de mise à l'arrêt de la raffinerie de Normandie, la plus importante de France, se poursuivaient samedi.
En cas d'arrêt effectif de cette raffinerie, qui représente plus de 20% de la capacité de raffinage du pays, il n'y aurait plus que deux raffineries en activité sur les huit que compte la France métropolitaine, un autre mouvement de grève affectant celles de Esso-ExxonMobil. La CGT réclame notamment une revalorisation salariale à hauteur de 10% pour l'année 2022. De son côté, la direction rappelle avoir octroyé une augmentation moyenne de 3,5% en début d'année et renvoie à l'ouverture de négociations, initialement prévues en janvier 2023 et avancées à la mi-novembre dans le contexte actuel d'inflation.
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