Le Musée des Arts Décoratifs célèbre l’histoire du design à travers deux enseignes de distribution d’objets du quotidien ayant largement œuvré à démocratiser le design : Prisunic puis Monoprix. L’exposition «Le design pour tous : de Prisunic à Monoprix, une aventure française» retrace à travers plus de 500 œuvres issues des collections permanentes du musée (mobilier, objets et affiches publicitaires) cette aventure créative que résume le slogan devenu culte : «Le beau au prix du laid».
Designers de renom
«C'est la première fois que la grande distribution entre dans un musée», a notamment estimé auprès de l'AFP Marianne Brabant, assistante de conservation au département moderne et contemporain du MAD et commissaire de l'exposition, qui s’est ouvert jeudi 2 décembre et se poursuivra jusqu'au 15 mai 2022. «Les deux enseignes ont su démocratiser le beau, le rendre accessible à tous», ajoute-t-elle. Avec 500 œuvres, l'exposition revient sur les plus grands succès des collaborations initiées dans les années 1960 par Prisunic et poursuivies depuis les années 2000 par Monoprix avec des designers de renom comme Terence Conran, Marc Held, India Mahdavi, Constance Guisset ou Ionna Vautrin.
«L'idée est de montrer comment le design populaire trouve sa place au musée. Le design, ce n'est pas forcément un objet inaccessible qu'on trouve en galerie», complète Marianne Brabant. «Le beau au prix du laid» devient le slogan officiel créé par Denise Fayolle, directrice du bureau du style de Prisunic, créé en 1957 et qui impulse les premières collaborations avec des créateurs. En 1997, Prisunic fusionne avec Monoprix, qui prend le relais pour rendre le design accessible à tous.
Scénographie thématisée
La scénographie de l'exposition, réalisée par l'architecte et designer India Mahdavi, met notamment en scène des «artefacts» nés de la grande distribution comme les caisses enregistreuses ou vitrines frigorifiques où sont exposés chariots à provisions dorés et autres objets déco.
Des signalétiques évoquant les tickets de caisse guident le visiteur de salle en salle, jusqu’à tomber par exemple sur une cuisine signée Le Corbusier investie d'ustensiles et de vaisselle Monoprix. Les petites robes noires dessinées en 2013 pour Monoprix par cinq couturiers - dont Alexis Mabille et Hussein Chalayan - habillent également cette exposition aux allures de consécration pour l’enseigne.