C’est une campagne à la cohérence low-cost qu’a lancée Éric Zemmour, pour l’annonce de sa candidature. Celui qui affirme dans son programme vouloir « favoriser les entreprises françaises », lancer un « Patri-score » et davantage d’« indépendance vis-à-vis des États-Unis », a choisi YouTube, du géant américain Google, pour diffuser son clip de campagne. Des paroles et des actes. Sur le 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven - compositeur allemand – il affirme de sa voix suave se réclamer de la grandeur de Napoléon. Nota bene : la septième de Beethov’ a été créé en 1812, pendant la période de la grande débâcle Napoléonienne en Russie, alors qu’il commence à devenir sourd, pour matérialiser son mal-être face à l’issue de la guerre. Une musique de défaite pour crier victoire ? Sur un pastiche du discours de de Gaulle, s'enchaînent des images de médias, de films, de figures, clichés et références sentant bon le tabac du coin, piquées à la culture française. « Piquées », oui, puisque média (France 24) et exploitant (Gaumont) s’insurgent de ne pas avoir été prévenus ni d’avoir donné leur autorisation pour utiliser les images. Celui qui veut « privatiser l’audiovisuel public » nationalise toutes les bobines ? Il se défend derrière le « droit de citation », héritage de la Convention de Berne de 1886, un accord international pour protéger les œuvres littéraires et artistiques. Se réfugier derrière le droit : étonnant pour un candidat qui veut dans son programme « modifier l’État de droit », et sortir de nombreux accords internationaux. Un peu de cohérence, ce ne serait pas du luxe.