L'actu vue par…
Élise Hermant, directrice communication du groupe ADP

Le 8 novembre, après vingt mois de restrictions, les États-Unis rouvrent leurs frontières terrestres et aériennes.  

Une excellente nouvelle ! À la fois pour les aéroports parisiens et nos compagnies clientes mais aussi pour toute la filière du tourisme en France. Néanmoins, il ne faut pas oublier que la croissance du trafic aérien va se faire lentement et de manière progressive. La Covid-19 n'est pas totalement derrière nous car certains pays reconfinent, comme l’Autriche ou les Pays-Bas. En septembre, à Paris, le groupe ADP a fait un peu plus de la moitié du trafic de 2019 (50,1%). Le retour à la normale ne se fera qu'entre 2024 et 2027. La reprise se fera plus facilement si les restrictions sanitaires sont accompagnées d'informations et d'outils pour aider les passagers à voyager sereinement. Comme Air France avec «Ready to Fly», un service qui valide tous les documents à avoir pour le vol.

La France en tête des grandes économies européennes avec une croissance qui dépasse les 6%, alors que l’Europe est menacée par une cinquième vague.

Le passe sanitaire a permis au pays d’avoir l’un des taux de vaccination les plus élevés d’Europe, ce qui permet logiquement le retour d’une croissance positive malgré la crise sanitaire. À titre de comparaison, l’Autriche, qui présente un taux de vaccination complet de sa population à 65%, ordonne le confinement des personnes non vaccinées à partir du 15 novembre. La France peut donc être fière de cet outil et de sa campagne de vaccination. Celle-ci a favorisé le retour de la croissance en permettant de retrouver, dans un certain sens, une vie active. Le vaccin, prouesse technique inédite, est aujourd'hui la seule solution pour permettre de retrouver une économie dite «normale», en l'attente d'éventuels traitements qui pourraient être découverts. En ce domaine comme dans d'autres, il faut croire au progrès.

Les engagements pris lors de la COP26 pour lutter contre le réchauffement climatique.

L'optimisme est de volonté! On doit pouvoir se réjouir que les grandes puissances se soient réunies pour la COP26. Même si sur certains points, comme pour les activités charbonnières ou la biodiversité, les décisions prises ont été bien en deçà des attentes. Il faut tout de même souligner l’accord entre la Chine et les États-Unis ou l'engagement de l'Inde à devenir neutre en carbone en 2070. Mais au-delà des grandes nations, les entreprises doivent elles aussi prendre leur part de responsabilité. Comme dans le secteur aérien où nous cherchons à nous tourner vers l’aviation décarbonée. Pour cela, plusieurs solutions: l’avion à hydrogène présenté l’an dernier par Airbus, les carburants alternatifs, l'urban mobility et ses véhicules électriques. En tant qu’aéroports, nous avons un rôle important à jouer.

En devenant Meta, Facebook se lance dans le métavers. Un danger pour le secteur du transport ?

Cette annonce, qui arrive un mois après la panne mondiale, est une stratégie de détournement assez maligne de la part de Facebook. Cependant, il vaut mieux rester prudent face aux innovations présentées comme bouleversant le monde. Il faut trouver un juste milieu entre les «techno-prophètes» et les «techno-sceptiques». Ces technologies sont bonnes à prendre si cela permet d'augmenter la vie réelle mais il faut faire attention à ce que le numérique n'écrase pas les interactions humaines. Pour le secteur du transport, il ne me semble pas y avoir de danger majeur. Certes, aujourd’hui le voyage d’affaires est totalement transformé. On ne va plus se déplacer aussi souvent qu'avant en avion pour rencontrer des collègues. Mais cela ne remplacera jamais le fait de voyager pour s'ouvrir sur l'autre, les cultures et la différence.

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