Le créateur Giorgio Armani, qui, il y a 18 mois, fut le premier à fermer les portes de son défilé au public alors que le Covid-19 explosait, a présenté sa collection devant un parterre d'invités pour la semaine de la mode à Milan. «Retrouver le public est à la fois enthousiasmant mais encore faut-il que le public réponde! On s'expose à nouveau au risque: celui des applaudissements qui peuvent ne pas arriver, celui des gens qui quittent la salle parce qu'ils ont un rendez-vous !», a-t-il commenté à l'issue du défilé.
La ligne Emporio est née dans le tourbillon des années 80. La mode italienne s'impose alors sur la scène internationale. Giorgio Armani veut élargir son public en s'adressant aux plus jeunes et en s'adaptant à des budgets plus modestes. C'est ainsi qu'il décide de créer une ligne de vêtements plus accessible.
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«Je me souviens du jour où j'ai dessiné cet aigle, devenu le logo d'Emporio. J'étais au téléphone avec Sergio Galeotti -à l'époque associé et partenaire d'Armani- qui me dit : il faut qu'on fasse notre Lacoste à nous! Je me suis demandé: qu'est-ce qui vole haut, au-dessus de tout? L'aigle».
Une success story qui dure depuis 40 ans et qu'Armani continue d'écrire, jouant sur un répertoire devenu sa marque de fabrique: à l'époque, la maison choque en étant la première à introduire le denim dans ses collections; aujourd'hui, les looks en patchworks de jeans ont ouvert le défilé.
Elégance et sobriété, comme à l'accoutumée, et une collection qui regarde vers des pays lointains, avec des pantalons sarouels fluides évoquant le désert, des chemises à col mao, des couleurs vives venues d'ailleurs.
Jamais de rigidité, pour l'homme, comme pour la femme, les matières sont légères, souples : le lin, la soie lavée, la maille pour les robes, les vestes, les pantalons. Comment fait-on pour continuer d'innover? A la question, le styliste milanais répond sans ciller: «En regardant autour de soi et en ne faisant pas ce qui vous est proposé. Voici ma façon de penser et je n'en démordrai jamais».