Le problème avec la vérité, c’est qu’elle est longue et ennuyeuse. Dans une envolée rhétorique, Olivia Grégoire, la secrétaire d'État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, s’est attaquée au greenwashing lors des universités d’été de l’Économie de demain : « On est passé du temps de la sincérité au temps de la véracité et au temps des faits. Je n’ai plus envie de croire dans des paroles, des rapports annuels avec des citations et des belles photos, je veux des tableaux Excel avec des données brutes qu’on puisse réutiliser. » Elle vante alors les mérites de l’open data et de l’appropriation par tous des données des entreprises, pour qu’un énoncé puisse s’en voir opposer un autre. Si le geste politique est plus que louable dans une démocratie, il ne sera pas sans déconvenue… La crise du covid et l’appréciation mathématiques de l’épidémie nous a appris que les chiffres, lorsqu’ils rentrent dans le débat public, ne sont pas des symboles de vérité absolue et peuvent amener à de nombreux contresens. Les paradoxes mathématiques sont légion (voyez le Paradoxe de Simpson qui biaise l’interprétation de l’efficacité du vaccin selon les catégories d’âge), ou les courbes sans échelles, sans références… L’émotion trouve toujours le chemin le plus court pour s’exprimer, que ce soit un chiffre ou un mot. Alors cela nous promet de beaux débats face au climat…